Des manifestations ont éclaté ces derniers jours dans des quartiers new-yorkais abritant d’importantes communautés juives ultraorthodoxes. Mardi 6 octobre, le gouverneur Andrew Cuomo avait annoncé des mesures de lutte contre la propagation du coronavirus visant notamment des synagogues.
À New York, le torchon brûle entre le gouverneur démocrate Andrew Cuomo et plusieurs communautés juives orthodoxes de la ville. Mardi 6 octobre, Cuomo a en effet annoncé de nouvelles restrictions dans les écoles, les entreprises et les lieux de culte afin de lutter contre une “inquiétante propagation du coronavirus à Brooklyn, dans le Queens et dans la banlieue nord de New York, y compris dans plusieurs zones à forte population orthodoxe”, rapporte le New York Times.
“Nous sommes consternés par les décisions du gouverneur. Il a choisi d’organiser un confinement de nos communautés, ce qui est scientifiquement et constitutionnellement discutable”, ont déclaré quatre élus juifs orthodoxes mardi soir.
Le soir même et le lendemain, des manifestations parfois violentes, menées par des juifs orthodoxes et d’autres chefs religieux, ont éclaté à Brooklyn. Plusieurs agressions contre des journalistes ont été rapportées.
Fréquentation des lieux de culte limitée à dix personnes
Selon le quotidien new-yorkais, “une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux a montré des centaines d’hommes ultraorthodoxes, la plupart sans masque, se rassemblant après minuit et mettant le feu et brûlant des masques dans le quartier de Borough Park”.
Les nouvelles règles, qui ne visent que certains quartiers new-yorkais, prévoient la fermeture des entreprises non essentielles et des écoles et imposent des restrictions strictes sur les lieux de culte, où la fréquentation serait limitée à dix personnes.
Soutenu par le maire démocrate Bill de Blasio, Andrew Cuomo a semblé “cibler spécifiquement les synagogues orthodoxes, qui sont devenues des scènes de grands rassemblements de fidèles, dont beaucoup ne portent pas de masque”, souligne le New York Times. Le gouverneur a défendu mercredi les nouvelles mesures, arguant notamment que le taux de positivité des tests de dépistage du Covid-19 dans les quartiers concernés était d’environ 5 %, contre 1 % dans le reste de l’État.
“Si certaines communautés sont contrariées, c’est parce qu’elles n’ont pas respecté les règles dès le départ”, a-t-il déclaré.