La préfecture de Boké est secouée par une vague de protestations qui se traduisent par des manifestations suivies de casse d’édifices publics.
À l’origine des revendications, il est évoqué la problématique de la desserte en électricité à laquelle s’est vite greffée la problématique de l’emploi des jeunes de la région qui végètent malgré les multiples exploitations minières qui pullulent de partout.
Réagissant à cette situation, le président de l’Assemblée nationale Amadou Damaro Camara a, avant tout dénoncé le système éducatif guinéen qu’il dit ne pas être en adéquation avec les besoins des entreprises minières et, d’accuser les jeunes manifestants comme étant des bandes organisées qui manifestent pour se faire des miettes :
« Sur les 16 mille, beaucoup ont fait droit, sociologie, administration des Affaires, je ne sais de quelles affaires ? C’est vrai l’environnement, c’est l’affaire de tous, mais je crains que l’environnement soit leur préoccupation. C’est devenu souvent à des endroits, des bandes organisées. On fait du bruit pour qu’on nous donne l’argent. On va consommer ça au thé ou dans les bars cafés et on revient encore. C’est un peu comme la campagne actuelle. Je vais à Kankan, je vais afficher les banderoles de l’UFDG. On s’inquiète et on va me donner de l’argent pour les faire descendre ou je fais du jaune à Labé. C’est absolument la même chose. C’est dommage pour nos jeunes qui croient que leur avenir c’est dans ces pratiques》, a déploré le Président de l’assemblée nationale Amadou Damaro Camara.
Le président de l’Assemblée nationale a aussi tenté d’expliquer les véritables raisons de ces manifestations intempestives, sans pour autant dénoncer la responsabilité de l’État dans cette situation.
: « Je suis d’une zone minière. Malheureusement, nos jeunes croient que c’est dans la rue qu’ils peuvent tout avoir aujourd’hui. La moindre des choses, on casse. Il n’y a plus de structures de revendications, on commence par casser. Cette culture de la violence est devenue monnaie courante. Ces jeunes qui réclament à être recrutés alors qu’ils n’ont rien appris. Parce qu’ils sont de là-bas, ils souhaitent être recrutés à la place des ingénieurs qui doivent venir faire le travail. C’est ça la pratique dans toutes les zones minières : Siguiri, Kérouané, Kouroussa, Dinguiraye partout. Les jeunes réclament et ils refusent de se former》, explique Damaro Camara.
Bokhidi KENDE pour JMI
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