La société civile nigérienne demande des sanctions et demande à l’armée de prévenir les violations du droit humanitaire international.
Le rapport d’enquête de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) sur des exécutions sommaires de dizaines de civils par les soldats dans la région de Tillabéry (Ouest) a été transmis à la justice. La société civile nigérienne demande des sanctions et demande à l’armée de prévenir les violations du droit humanitaire international.
Actes barbares à condamner
Selon les enquêteurs, tous les corps trouvés dans les six fosses communes avaient les mains attachées dans le dos, le turban sur le cou avec des impacts de balles. Pour Seidik Abba, écrivain et spécialiste du Sahel, ces actes prouvent toutes les difficultés que les armées des pays du Sahel ont à lutter contre les djihadistes : « Nos armées n’ont pas été formées à lutter contre le terrorisme. Elles ont été formées à faire des guerres conventionnelles, classiques.
La méfiance des civils vis à vis de l’armée
La justice examine un rapport selon lequel des soldats nigériens seraient responsables de la mort d’au moins 70 civils. Seidick Abba rappelle que ce genre de bavures de l’armée a déjà été rapporté au Mali et au Burkina Faso. Le député Hama Assah, membre de la Commission défense et sécurité de l’Assemblée nationale, affirme que ces soldats sont formés au respect des droits de l’homme dans le cadre de la lutte contre le terrorisme : « Ils connaissent les droits de l’homme et les protègent. Nous avons actuellement plusieurs détenus dans nos prisons à Difa, à Tillaberi et un peu partout. Ils sont là. Si on ne respectait pas les droits de l’homme, on n’aurait pas fait de prisonniers puisque ça devient encombrant pour nous-mêmes. »