Le président américain, qui a promis une victoire digne de celle de 2016, a mis en garde contre un « vol » de l’élection par les démocrates.
Officiellement investi par le parti républicain, Donald Trump a choisi d’attaquer le camp démocrate pour lancer, lundi 24 août 2020, sa campagne pour un second mandat. Ces derniers ont notamment été accusés de vouloir « voler » l’élection présidentielle à venir. Largement devancé dans les sondages nationaux, donné battu dans de nombreux États-clés, le président américain a promis, depuis Charlotte (Caroline du Nord), une nouvelle victoire, après celle, surprise, de 2016.
Pour galvaniser sa base électorale, il agite depuis plusieurs semaines, sans éléments tangibles à l’appui, le spectre de fraudes liées au vote par correspondance qui occupera une place plus importante cette année en raison du coronavirus. « La seule façon dont ils peuvent nous priver de la victoire est si l’élection est truquée […] Ils utilisent le Covid pour voler l’élection », a-t-il lancé lors d’un long discours décousu, au ton volontiers provocateur, au cours duquel il a vanté son bilan.
Grand-messe républicaine
Réunis à Charlotte, les quelque 300 délégués du « Grand Old Party » représentant les 50 États américains ont, sans surprise, désigné l’ancien homme d’affaires comme leur candidat. Soucieux de marquer le contraste avec Joe Biden, qu’il a affublé du surnom moqueur de « Joe l’endormi », Donald Trump a fait le déplacement à Charlotte au premier jour de la convention républicaine.
« Je me suis senti obligé de venir en Caroline du Nord », a-t-il expliqué. « Nous avons fait cela par respect pour la Caroline du Nord et je pense que vous vous en souviendrez le 3 novembre », a-t-il ajouté, soulignant que son adversaire, lui, ne s’était pas rendu à Milwaukee, dans le Wisconsin. Cette grand-messe du parti républicain, comme son pendant démocrate qui vient de s’achever, sera, à l’exception de cette première journée, majoritairement virtuelle pour cause de pandémie.
« Quatre ans de plus »
Le vice-président Mike Pence a également été à nouveau désigné par son parti comme candidat à la vice-présidence. « L’Amérique a besoin de quatre ans de plus de Donald Trump à la Maison-Blanche », a-t-il lancé lors d’une brève allocution. « J’ai entendu la semaine dernière que la démocratie était en jeu », a-t-il lancé, en référence à une expression plusieurs fois utilisée par les démocrates lors de leur convention. « Mais nous savons tous que l’économie est en jeu, la loi et l’ordre sont en jeu. » Un avis partagé par l’élu républicain Matt Gaetz qui a estimé lors de cette même convention que le temps était venu de se « battre pour sauver » les États-Unis « ou nous perdrons [le pays] pour toujours ».
Cette convention républicaine, qui s’achèvera jeudi 27 août, sera d’abord une affaire de famille pour le président américain. Au-delà de sa femme Melania, ses quatre enfants adultes feront partie des intervenants qui s’exprimeront à la tribune. Selon son équipe de campagne, Donald Trump souhaite une convention « très optimiste et gaie ».
Mais les premiers propos du président américain à Charlotte, évoquant la possible « mort du rêve américain » si les démocrates l’emportaient, ont d’entrée donné une tonalité plus sombre. « Ne vous y trompez pas : peu importe où vous vivez, votre famille ne sera pas en sécurité dans l’Amérique des démocrates radicaux », a lancé en écho Patricia McCloskey, invitée d’honneur de la convention avec son mari deux mois après avoir mis en joue des manifestants qui protestaient contre le racisme et les brutalités policières.
JE RENFORCERAIS CE QUE J’AI DÉJÀ FAIT ET JE FERAIS DE NOUVELLES CHOSES
L’objectif pour Donald Trump est aussi de défendre son bilan, au moment où il est malmené pour sa gestion de la pandémie de Covid-19 et où sa carte maîtresse, la bonne santé de l’économie, n’est plus un atout. La convention s’est assuré la présence de plusieurs orateurs afro-américains, pour tenter de rallier une partie de l’électorat noir qui lui est globalement hostile, parmi lesquels Tim Scott, seul sénateur républicain noir.
Mais le 45e président de l’histoire des États-Unis est aussi attendu sur son programme pour les quatre années à venir. Interrogé sur ce thème dimanche soir sur Fox News, il est, une nouvelle fois, resté très évasif. S’il était réélu, que ferait-il différemment ? « Je renforcerais ce que j’ai déjà fait et je ferais de nouvelles choses », a-t-il simplement répondu.
Depuis le Proche-Orient, où il effectue un déplacement, le secrétaire d’État Mike Pompeo devrait évoquer les avancées diplomatiques du gouvernement Trump, une intervention inhabituelle pour ce type d’événement. Jeudi, lors d’un discours dans les jardins de la Maison-Blanche, le milliardaire acceptera officiellement, et pour la deuxième fois, la nomination de son parti.
Source : Actualité Ivoire