Le Tchad célèbre ce jour les 60 ans de son accession à l’indépendance. Jour choisi par l’Assemblée nationale pour décerner au chef de l’Etat, le grade de maréchal, ultime niveau de la hiérarchie militaire.
Ce titre avait été attribué au chef de l’Etat tchadien en juin dernier par des députés de l’Assemblée nationale. Ce qui n’a pas tardé à créer la polémique.
Cette distinction ne ferait pas l’unanimité au sein de tout le monde. C’est le cas de l’opposant Saleh Kebzabo, président de l’Union nationale pour la démocratie et le renouveau, selon qui il est inadmissible de tenir cette cérémonie le même jour que la commémoration des 60 ans de l’indépendance du pays.
« C’est un crime national que de faire coïncider cet événement avec l’anniversaire de notre indépendance. Le mode de fonctionnement que nous connaissons va faire en sorte que chaque année, on va plutôt privilégier le maréchalat et donc on va reléguer le 11 août 1960 aux calendes grecques. C’est irresponsable et personne ne peut l’accepter ».
M. Déby avait été élevé au rang de maréchal par les députés de la majorité présidentielle et ceux d’une partie de l’opposition. Contrairement à l’opposant Saleh Kebzabo, Maitre Jean-Bernard Padaré, porte-parole du MPS (Mouvement patriotique du salut), le parti au pouvoir estime qu’il est tout à fait normal que le président soit honoré le jour de la fête de l’indépendance.
« Les députés, élus du peuple, jettent un regard rétrospectif sur ce qui a été accompli en 60 ans et ils ont identifié un des enfants du pays qui a consacré le plus clair de son temps à défendre l’intégrité du Tchad, la sécurité de nos concitoyens, donc ils ont décidé de l’élever à la dignité de maréchal le jour des 60 ans de notre pays. C’est symbolique, pour lui dire : « nous sommes fiers de votre engagement pour assurer l’intégrité de notre territoire et la défense de nos concitoyens ».
Il importe de souligner qu’en raison de la pandémie de coronavirus, les autorités tchadiennes ont décidé de ne pas organiser le traditionnel défilé populaire, mais seulement une prise d’arme symbolique.
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