PAPA KOUYATE « LE FOU DU RYTHME »
Naturellement brouillant et envahissant même, PAPA ne pouvait pas faire que de la batterie. Cette machine à musique intéressante et vivante. Papa Kouyaté le « fou du rythme » sait que battre c’est user du sens de la mesure du réflexe aussi, mais surtout de l’intelligence pour être dans le temps et créer le mouvement musical par son action et son inspiration fécondes sur l’instrument.
La technique rythmique de Papa échappe aux classifications traditionnelles qui, vainement rattachent tout batteur à Max Raoch, Art Blackey ou Kenny Clark. Loin des étiquettes, Papa a son style, sa personnalité. Il la révèle par ses coups et contrecoups sages ou sauvages à souhait, ses accords rythmiques qui couvent et font éclore des mélodies épatantes, le souffle bavard ou bruyant de ses symboles.
Ce qui est encore plus admirable chez Papa, c’est cette tension juvénile qui l’anime tout le temps et rythme toujours sa vie.
Justin MOREL Junior
Papa KOUYATÉ »Le fou du rythme «
- Papa Kouyaté, le « fou du rythme » tire sa révérence
Parlant de son enfance et de son art, il confiait en 2019 à nos confrères de guineenews, ceci: ’’ assez remuant, j’ai débuté mes études primaires à Mamou jusqu’en 6ème année. Inspiré et féru de cadences, je tapais sur les tables bancs et indisposais du coup toute la classe. C’est ainsi, au cours d’une de mes assourdissantes conduites, qu’une paire de gifle m’a été administrée par Mr Baïlo, qui était mon Directeur d’école. J’ai fui par la fenêtre, pour ne plus foutre pieds dans une salle de classe’’.
Dans la même interview, il a relaté: ’’ antérieurement, j’ai appartenu au Bafing jazz de Mamou, à cette génération précédente celle de Emile Béni Soumah et de feu Abdoul Karim Camara ‘’Chuck Berry’’. Dans cette formation fédérale, j’ai joué avec feu Amadou Ballakè, le seul propriétaire du célèbre titre ‘’Yamba’’. Ballakè qui fut permanent voisin au micro de Sékouba Bambino Diabaté au sein du groupe Africando de Boncana Maïga. Pour revenir à mon intégration à l’orchestre Kèlètigui, c’était donc à la permanence nationale lors d’une représentation artistique. J’avais mis du feu au tam-tam ce jour. C’est ainsi que d’un œil magique et professionnel, je fus repéré par feu Maitre Kèlètigui Traoré et son staff. J’ai été recruté au sein de Kèlètigui et ses tambourinis précisément le 20 octobre 1966’’.
Comment a-t-il intégré l’orchestre de Miriam Makéba? ‘’c’est en 1972, suite à un malentendu entre feue dame Makéba et ses rythmiciens, que je fus convoqué et directement recruté par feu Président Ahmed Sékou Touré’’. Par la suite, il fera, pendant près de 30 ans, le tour du monde avec l’égérie de la lutte contre l’apartheid.
Non voyant aux derniers moments de sa vie, Papa aurait d’ailleurs eu son mal lors d’une tournée avec la Sud-africaine: ’’ j’ai fait un accident sur scène en Guinée-Bissau avec le groupe de Mama Africa. Je virevoltais avec mes congas sur roues, munis d’une ceinture. Une brusque chute a occasionné un traumatisme crânien et une contusion de ma colonne vertébrale. C’est bien cette instabilité de la scène, qui n’avait de poutres que de vieux fûts, qui est à l’origine de ma maladie’’, a-t-il confié à nos confrères.
Papa Kouyaté a bénéficié du prix de l’excellence européenne.
Papa Kouyaté »Le fou du rythme » percussionniste de talent, fondateur de l’Orchestre Galaxie Camayenne Sofa, du Djagba Beat, des Sorciers de Papa Kouyaté et de Kèlèti International a posé avec votre serviteur, son frère et ami en musique.
Après ses passages dans les orchestres Bafing Jazz de Mamou, Téné Jazz de Dalaba, Soumba Jazz de Dubreka, Papa Kouyaté est recruté par le Maestro K.Traoré et intègre en 1966 l’orchestre de la Paillote.
Au milieu des années 1970, Papa Kouyaté est sociétaire et batteur du Quintette Miriam Makeba jusqu’au rappel à Dieu de Mama Africa le 9 Novembre 2008.
(Mardi 20 Novembre 2018) – L’occasion était opportune, puisque la commémoration du 10ème anniversaire
de la disparition du Maestro Kèlètigui Traoré ( chef d’orchestre,musicien polyvalent, saxophoniste à la sonorité exceptionnelle) nous a permis d’honorer la mémoire du grand chef d’orchestre décédé le 11 Novembre 2008.
Les orchestres Kèlèti Inter, Bembeya Jazz, Groupe Standard de Petit Condé ont animé tour à tour cette mémorable soirée à la Paillote »le temple de la musique Guinéenne » où l’orchestre National Kèlètigui et ses tambourins a bercé à souhait des générations de mélomanes.
Dors en paix Maestro.
Jean Baptiste Williams.
- Les gendarmes : nous voulons parler à Papa Kouyaté
- Papa : c’est pourquoi ?
- Les gendarmes : c’est le Président qui veut le voir.
- Papa : quel Président ?
- Les gendarmes : toi aussi, il y a combien de Président en Guinée ?
- Papa : Papa Kouyaté était là, mais il a quitté depuis longtemps
- Le Président : Tu sais, quand vous jouez au Palais, je vous observe et vous note, c’est pour des circonstances pareilles ; ma fille qui est là, a un concert en Italie demain, tu vas l’accompagner et vous voyagez ce soir à 18h.
- Papa : Président, je ne cannais pas sa musique, je vais mal jouer ses morceaux.
- Le Président : avec la Révolution, on sait tout et on peut tout faire.
- Papa : je n’ai pas d’habits pour voyager.
- Le Président : Elle a dit qu’elle t’achètera des habits à Paris.