Le forum sur la gouvernance de l’internet se déroule à Brazzaville, du 18 et 19 juin 2020, par visioconférence. Plateforme nationale d’échanges, en cette période de crise sanitaire due à la pandémie à coronavirus, ce forum se veut un espace de propositions des outils de développement de la gouvernance de l’Internet. L’ouverture des travaux a été faite par le ministre Léon Juste Ibombo, des postes, télécommunications et économie numérique, suivie d’un panel gouvernemental.
Sous l’égide du ministère des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique, plus précisément de la direction générale du Développement de l’économie numérique et des Nations unies, le Forum sur la gouvernance de l’Internet (IGF) 2020 se tient sur le thème « Internet, digital et covid-19 : Perspectives et transformations ».
Un thème qui rappelle une fois de plus la nécessité d’une meilleure appropriation des ressources internet, au moment où le monde s’offre opportunément, depuis quatre mois, l’occasion d’expérimenter le télétravail et les autres formes d’administration électronique, en raison de la confiscation par la Covid-19 des libertés individuelles et collectives. L’IGF se révèle comme une opportunité de poser la réflexion sur comment la Covid-19 crée une nouvelle conjoncture d’accélération de la transformation digitale.
Au-delà, le forum se charge de faciliter l’échange d’informations et de bonnes pratiques autour des politiques multisectorielles, des normes et approches réglementaires qui garantissent un accès équitable et abordable ainsi qu’une bonne gestion des ressources critiques et fondamentales de l’Internet.
Au cours de l’édition 2020 de ce forum les participants composés d’experts au niveau national et régional, à travers un retour d’expérience et une participation active lors des différentes sessions devront mettre en lumière les questions actuelles et émergentes sur la gouvernance de l’Internet afin de favoriser la durabilité, la robustesse, la sécurité, la stabilité et le développement d’Internet.
Léon Juste Ibombo, ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique, déroulant son allocution de circonstance, après avoir peint le tableau de l’arsenal juridique du Congo et rappelé le plan national du développement de l’économie numérique a défini le processus d’arrimage du pays au développement de l’économie numérique, qui s’exécute sans anicroche.
Abordant l’objet de ce forum, Léon Juste Ibombo a laissé entendre que « Internet a rendu chaque existence plus intense en donnant l’impression que chaque être humain pouvait vivre mille vies en une et donc plus qu’un changement technologique, c’est une révolution technologique, culturelle, sociale et philosophique qui s’est immiscée dans chaque strate de l’activité humaine. »
Léon Juste Ibombo a précisé, par ailleurs que « Cette révolution digitale est d’ailleurs toujours en cours. Elle s’est même accélérée avec la pandémie du Covid-19. Chaque jour, la liste des évolutions s’allonge : avec l’intelligence artificielle, l’Internet des objets, et plusieurs autres encore qui nous laissent envisager d’immenses progrès en matière de santé, de sécurité, de culture ou d’éducation. »
Pour lui, cette année reste marquée par la pandémie du coronavirus avec un fort effet de ralentissement de plusieurs secteurs d’activités, mais celui d’internet a su résister et s’est montré très efficace dans la lutte contre la pandémie, avec l’éclosion des plateformes de vidéoconférence, télétravail, E-éducation, E-santé etc. De ce fait, il a formulé le vœu de voir ce forum national sur la gouvernance de l’Internet, apporter des éléments de réponses susceptibles d’aider à la maîtrise des problématiques posées par la pandémie de coronavirus notamment par l’accélération de la transformation digitale de la République du Congo.
Le panel gouvernemental
Le panel gouvernemental sur le thème « L’usage de l’internet dans la gestion des catastrophes ou pandémies » le gouvernement congolais de placer l’usage des NTIC au cœur des enjeux du développement.
Le ministre Bruno Jean Richard Itoua, de l’Enseignement supérieur, qui est intervenu à ce niveau de débat, a relevé l’écart observé entre l’Afrique et l’Europe dans l’appropriation de la pandémie à Coronavirus. C’est pourquoi, a-t-il souligné la survenue de la pandémie à COVID 19 est une « opportunité de faire l’analyse de nos systèmes de gouvernance, de santé, mais aussi de notre architecture technologique au service de tout ce qui peut concourir à la riposte. » Bruno Jean Richard Itoua a ajouté que « c’est aussi le moment où il faut puiser tous les trésors d’imaginations, de créativité pour faire face à la pandémie. »
Partant de cette constatation, le ministre de l’enseignement supérieur a noté que c’est le moment de franchir un cap. L’après devant être différent de l’avant, Bruno Itoua a soutenu que la pandémie à coronavirus exige beaucoup d’efforts en termes d’investissement, de sensibilisation, d’information et de communication, de façon à ce qu’on s’approprie la maladie.
De ce point, il propose l’utilisation à fond du numérique. En ce sens que la population congolaise, étant majoritairement jeune, devrait constituer un meilleur vecteur de communication et de sensibilisation. Et le Congo dispose d’un taux d’accès appréciable à la téléphonie mobile.
Intervenant dans la même optique et dans le contexte de crise sanitaire due à la pandémie à coronavirus, Jacqueline Lidya Mikolo, ministre de la santé, a présenté la situation épidémiologique du Congo à la date du 17 juin 2020, qui fait ressortir sur plus de 8 milles tests réalisés 931 cas positifs, 411 guéris et 27 décès.
Partant de ce point elle a rappelé que la survenue de la pandémie a mis les systèmes sanitaires à rude épreuve, à travers le monde. Dans l’effort sur le suivi épidémiologique, les moyens de communication apparaissent indispensables pour faire la sensibilisation et la mobilisation des masses.
L’usage des NTIC et l’internet, en particulier, constitue des moyens efficaces, interactifs simples et dynamiques entre les services de santé et la population, a renchéri Madame la ministre de la Santé, avant de poursuivre que « L’important taux de pénétration de la téléphonie mobile et de l’internet doivent être des acquis majeurs pour relever les défis de la sensibilisation des populations et de la collecte, ainsi que du traitement des données sanitaires de la pandémie. »
Présentant par la suite les améliorations apportées dans le système sanitaire congolais, Jacqueline Lidya Mikolo a annoncé les chantiers actuels de son administration, en rapport avec les enjeux de l’heure, qui ont pour finalité la digitalisation des services de santé.
Plusieurs autres sessions d’informations et de formations auront lieu au cours de deux jours d’échanges et de partage dans l’optique de formuler, en dernier ressort, des recommandations susceptibles de faire participer le Congo à la société de l’information et du savoir.
MIATOLOKA Boryce Agapyth pour JMI
Correspondant particulier de JMI au Congo
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