La situation aux États-Unis est loin d’être calme. À Wilmington, dans le sud-est de la Caroline du Nord, les statues de Christophe Colomb sont tout simplement vandalisées.
Le vent de contestation souffle sur les statues à l’effigie de certaines personnalités en lien avec ce passé. Ainsi, on assiste aux États-Unis comme en Europe à des actes de vandalisme et de déboulonnage de statues de certaines figures emblématiques de l’histoire occidentale.
Les manifestations après la mort de George Floyd n’ont pas épargné les statues de l’homme qui a découvert l’Amérique en 1492. C’est ainsi que dans la ville de Wilmington, une représentation de celui-ci a été enlevée à l’aide d’un remorqueur.
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Son exploit est désormais considéré comme une des figures du génocide des Amérindiens et des indigènes en général. Il est d’ailleurs dénoncé au même titre que les esclavagistes ou les généraux confédérés pendant la guerre de Sécession. Et la statue de Wilmington est loin d’être la dernière à subir ce sort.
Au-delà des revendications antiracistes affichées, les actes actuels de vandalisme, de déboulonnage et de destruction de statues ont un point commun : évacuer des lieux publics une mémoire historique contestée. Ces actes s’effectuent donc sur fond de remise en question de l’histoire « officielle » en opposition à une « autre » histoire que la rue revendique d’écrire, ou du moins de mettre en exergue. Loin d’être anodine, cette situation réveille la question de la fabrique de l’histoire, surtout dans des circonstances de représentation en objet mémoriel de certains personnages historiques dans l’espace public. En réactualisant sans cesse la question de qui fait ou écrit l’histoire, la présence de statues mémorielles dans les lieux publics est aux prises avec les événements historiques.
Source : Benin Times