Candidat déclaré à la présidentielle ivoirienne, le jeune leader a eu une pensée forte pour le corps médical. Il n’a pas aussi manqué pas de fustiger le pouvoir du fait des grèves sans préavis qui se sont enchaînés ces derniers mois dans son pays. Un message fort à l’occasion de la fête du travail.
Au vu du contexte sanitaire criant, Kevin Fieni adressera ses condoléances aux familles endeuillées en citant le covid 19 qui défraie la chronique à l’échelle mondiale. Invitant ses compatriotes dont le corps des travailleurs au respect des gestes barrières, il a rappelé que c’est « l’unique voie afin de freiner la propagation de cet ennemi commun qui avance sans visage ». Une pensée particulière sera dédiée aux vaillants travailleurs du corps médical : « Merci chers combattants, hommes et femmes de tout âge, que le destin dresse en première ligne de cette bataille pour la survie de notre espèce. Que Dieu vous fortifie dans cette épreuve périlleuse ».
Seulement, vu l’ébullition du front social ivoirien ces temps-ci , M. Fieni se pose assez de questions : Sommes-nous en joie par notre travail? /Sommes-nous, par notre travail, indépendants vraiment? /Est-ce que notre travail nous permet de faire face promptement aux exigences liées au loyer, à la subsistance journalière, à la santé, à l’électricité, à l’eau potable et au transport régulier? /Est-ce que, grâce à notre travail, nous avons pu empêcher et continuons d’empêcher la fermeture de certaines entreprises? /Est-ce que notre travail nous permet de réduire considérablement le taux de chômage en Côte d’Ivoire? /Avons-nous acquis nos diplômes et notre travail par nos propres efforts ou les avons-nous achetés? /Où nous situons-nous entre le travail bien et celui mal fait?
Des questionnements où il infflige un NON (partagé de tous ) en guise de réponse vu la corruption qui gangrène le monde du travail en terre ivoirienne. Face à ce tableau sombre, le candidat à la succession d’Alassane Ouattara, estime que chacun devrait « reconnaître humblement sa part de responsabilité », car la responsabilité est collective. L’exemple en la matière serait le lot de grèves sans préavis, de plus en plus considérables dans presque tous les secteurs d’activité. Une vérité qu’il ne qualifie pas d’incrimination gratuite des travailleurs ivoiriens mais une invite à un mea culpa de chacun pour poser les questions idoines afin d’agir, ou de réagir face aux maux qui minent l’espace communautaire.
La cherté de la vie au grand Abidjan et régions était au cœur du speech. Pour Kevin Fieni, du privé à la fonction publique, le pouvoir d’achat ne cesse de s’amoindrir face à la flambée des prix, tandis que le taux de chômage croît de façon exponentielle. Il fustige le manque de méritocratie en déclarant : « la médiocrité est médiatisée gratuitement au prétexte que c’est un buzz, tout en ignorant, l’influence négative que cela pourrait avoir sur les plus fragiles en termes d’éducation ». L’esprit entrepreneurial et l’encadrement des initiatives novatrices et salvatrices se meurent.
A ses yeux , il faudrait prôner l’indépendance qui signifie opter pour « le bon travail ». Autrement dit, aucune manipulation à des fins égoïstes, sans paresse ni d’action maladroite, voire répréhensible: il s’agit d’un travail excluant toutes formes de corruption. Et de situer qu’une fois aux rennes de la Côte d’Ivoire, il prévoit : mettre l’accent sur le mérite pour toute forme d’acquisition de travail; exiger de tous le travail bien fait; revoir à la hausse le Smig pour à valorisation; encadrer et suivre l’exercice d’activités comme celles d’employés domestiques, serveurs ou serveuses de maquis et/ou restaurants, chauffeurs de particuliers, techniciens de surface, vigiles, ramasseurs d’ordures…… afin de permettre à chacun de vivre dignement.
Une banque, dédiée à l’entrepreneuriat et à la diaspora, ainsi qu’une télévision destinée à l’entrepreneuriat ou à la promotion des projets de développement, sont au menu. Ce qui ne pourra que stimuler l’émergence de son pays, la vraie. M. Fieni précise qu’autant le gouvernement a besoin de sa population au travail, autant cette population a besoin d’être rassurée par l’Exécutif.
Malgré les ratés enregistrés dans la riposte face au Covid 19, il plaide pour une indulgence envers tous les responsables en charge de cette gestion. Plutôt aller vers des agissements, critiques et apports constructifs car ce n’est pas une affaire du gouvernement, ni de l’opposition ni d’une tierce personne ou entité quelconque ; « C’est plutôt l’affaire de tous » renchérit-il ! La priorité du moment est donc le combat de survie face à ce mal pernicieux qu’est le covid-19 suggère Kevin Fieni.
Le temps de la situer les responsabilités viendra nécessairement selon lui, mais les travailleurs ne doivent pas se tromper d’adversaire vu le contexte du moment !
Idrissa KEITA pour JMI
Correspondant de JMI au Mali