Le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly se trouve, depuis le samedi 2 mai 2020, à Paris. Pris d’un malaise dû, dit-on, à un accident vasculaire, il a été l’objet d’une évacuation sanitaire en urgence à l’hôpital américain, en profitant du couloir humanitaire prévu pour contourner la fermeture des frontières.
Le chef du Gouvernement souffre, en effet, de troubles cardiaques. À la mi-juin 2012, il a subi, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière de la capitale française, une transplantation cardiaque pour laquelle il fait régulièrement des check-up. Cette brusque et préoccupante évolution de la santé du Premier ministre pose un problème avec deux équations à résoudre.
La première est récurrente. Elle est relative à la mise à la touche de nos médecins en raison du délabrement de nos hôpitaux. Car pour tous les maux, quelquefois bénins, nos autorités choisissent, depuis toujours et aux frais de la princesse, l’évacuation sanitaire.
Par conséquent, il urge que nos États réfléchissent à intégrer la souveraineté sanitaire par d’un, l’équipement de nos centres hospitaliers en les dotant de plateaux techniques à la hauteur des ambitions d’un pays comme le nôtre et de deux, la mise à contribution de notre personnel de santé qualifié et de qualité.
La seconde porte sur l’état de santé des candidats à la présidentielle. Avec ses antécédents médicaux, Amadou Gon Coulibaly a une santé qui apparaît fragile. Or, depuis le 12 mars 2020, il est le candidat officiel du RHDP pour succéder à Alassane Ouattara à la tête de l’État.
Le huitième alinéa de l’article 35 de la défunte Constitution de la IIè République était ainsi libellée: « Le candidat à la présidence de la République doit présenter un état complet de bien-être physique et mental dûment constaté par un collège de trois médecins désignés par le Conseil constitutionnel sur une liste proposée par le conseil de l’ordre des médecins ».
Cette disposition a disparu de la loi n°2016-886 du 8 novembre 2016 portant Constitution de la IIIè République.
La santé est devenue un sujet tabou au point qu’un grand malade connu ou qui s’ignore peut légalement présider aux destinées du pays.
Prions sincèrement pour que AGC recouvre la santé et revienne, ragaillardi, au pays pour reprendre sa place.
Mais courageusement, tirons les leçons de tout ce qui arrive à notre pays pour avancer, la tête haute.