Les présidents nigérian, Muhammadu Buhari, ivoirien, Alassane Ouattara, nigérien, Mouhamadou Issoufou et ghanaén, Nana Akufo Addo, étaient attendus à Conakry, ce jour pour rencontrer leur homologue guinéen Alpha Condé, autour de la crise que traverse son pays. Depuis 24h sur place, le président de la Commission, Jean-Claude Kassi Brou, était aussi prêt pour cette rencontre que les rumeurs avaient annoncé avec grand bruit.
Finalement, le coronavirus aura eu raison de cette mission politique qui a été reportée sine die. La pandémie et les mesures barrières prises par les leaders des quatre pays au niveau interne, ne pouvait leur permettre un quelconque déplacement, au risque d’entrer en contraction avec les décisions qu’ils ont eux-mêmes édictées.
Les missionnaires se proposaient de s’entretenir avec leur homologue de la situation sociopolitique tendue en Guinée, et qui pourrait éventuellement déstabiliser la sous-région. La Cedeao consciente du danger préférait prendre les devants pour discuter avec Alpha Condé, des conditions des élections du 22 mars et du scrutin couplé législatives/referendum rejeté par le Front national de défense de la constitution (FNDC). Ce regroupement des forces sociales et de certains partis politiques qui soupçonnent le président Alpha Condé de vouloir, par ce stratagème, briguer un troisième mandat, en violation de l’actuelle constitution.
A ce cocktail explosif en perspective, la Cedeao voulait proposer à « l’opposant historique », la possibilité du retour des grandes pointures de l’opposition (UFDG,UFR,PEDN,etc) qui boudent le double scrutin et veulent à tout prix l’empêcher, afin de calmer le jeu. Mais, l’on sait que pour Alpha Condé, c’est la ligne ligne que son parti, le RPG et lui-même, ne sont pas prêts du tout à franchir.
La situation est véritablement volatile. Le président de la Cedeao qui est seul en fin de compte à Conakry, devrait avoir plus d’une stratégie dans son escarcelle pour se sortir du labyrinthe guinéen et sortir les Guinéens de leur imbroglio politique.