Le 22 février 2020, pour son premier anniversaire, un nouveau soulèvement populaire massif a secoué l’Algérie, tout en restant radical dans ses revendications, pacifique dans sa manière d’agir et ce, afin de mettre en échec le funeste projet de dilapidation sans précédent des richesses nationales et une répression systématique de toute contestation démocratique ou sociale.
Mais l’obstination du pouvoir militaire freine encore la marche du peuple algérien vers son émancipation notamment par la répression de toutes les manifestations de rue, l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire pour incarcérer des manifestants pacifiques et même ceux portant l’emblème amazigh, symbole d’une identité et d’une culture pourtant consacrées dans les textes fondamentaux de l’Algérie. La répression touche également les très rares médias indépendants qui, désormais, ne peuvent plus couvrir les gigantesques manifestations hebdomadaires.
Le peuple algérien continue à se battre de façon pacifique pour en arracher d’autres victoires, à la faveur d’un pénible bras de fer qui l’oppose au haut commandement de l’armée et à un personnel politique totalement coupés du peuple.
Les manifestants algériens ont désormais intégré que seuls les hauts gradés de l’armée dirigent leur pays et ils sont désormais bien conscients que les Chefs d’État, depuis leur indépendance en 1962, sont cooptés par eux uniquement pour servir de façade démocratique et que l’Algérie ne connaîtra d’évolution positive que lorsqu’ils y mettront un terme final.
L’engagement massif et quasi permanent des femmes algériennes de tous âges, de diverses cultures et de différentes catégories socioprofessionnelles dans les manifestations est également un acquis considérable et entame ainsi une rupture dans certaines régions du pays avec les archaïsmes du patriarcat.
Nul n’est en droit de contester que le peuple algérien a manifester en masse, le 21 février 2020, célébrant ainsi le 1er anniversaire du hirak, à Alger, Oran, Mostaganem, Bejaia, Sétif, Bouira, Tizi Ouzou, Mila, El Bayadh, Jijel, Chlef, Sidi Bel Abbes, Tiaret, Ain Temouchent, Tlemcen, Blida, El Oued, Guelma, Bordj Bou Arreridj, Batna, Constantine, Annaba, Médea, Tebessa, Relizane et autres villes et villages en réitérant les principales revendications liées à la nécessité d’instauration d’une transition démocratique, la libération des prisonniers d’opinion et le respect des libertés politiques. Les manifestants ont affiché une détermination inébranlable à poursuivre la lutte pacifique jusqu’à la satisfaction de ces préalables démocratiques tout en bravant les canons à eau et les bastonnades des forces algériennes de police.
Des manifestations similaires se sont déroulées sur le territoire français à l’instar de celles de Marseille et de Lille, le 22 février 2020, et de Paris, Place de la République, le 16 février 2020, avec pour slogans principaux « Nous sommes venus vous dégager ! », « le peuple veut faire chuter le régime » que les manifestants ont scandés à l’adresse des dirigeants algériens et même une chanson d’Amel Zen en français, en arabe et amazigh a été chantée par le peuple algérien.
Quant à la chanson, je vous livre son titre et le nom de la chanteuse avec grand plaisir : VIDÉO. ALGÉRIE 1ER ANNIVERSAIRE DES MANIFESTATIONS ANTIRÉGIME: LA TRÈS ÉMOUVANTE CHANSON D’AMEL ZEN.
Farid MNEBHI pour JMI