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Samory Touré est sans doute l’un des plus grands résistants africains à la conquête coloniale. S’opposant farouchement à l’expansion française et à la pénétration britannique, parce que gouvernant un territoire vaste de 300 000 habitants, le chef guerrier contrôlera sans partage tout le Haut Niger à partir des années 1880. Malgré des arrangements passés avec les forces coloniales, Samory Touré finira par aller en guerre contre elles. Nonobstant son armée de 35000 hommes, le chef guerrier sera traqué et capturé ce jour, 29 septembre 1898.
Tout commence à la fin des années 1870 quand les Français décident d’agrandir leur territoire à partir du Sénégal oriental pour conquérir le Nil. Dans leur projet d’expansion, ils vont empiéter sur le territoire de Samory Touré et une guerre éclatera entre eux en 1882. Malgré les armes de guerre pointues de l’adversaire, l’armée de Samory réussira à repousser les Français lors du siège de Keniera.
De l’est du Sénégal au Soudan en passant par la Côte d’Ivoire et le Libéria, les territoires sous la domination de Samory sont si vastes que les affrontements avec les Français surgiront de façon récurrente. Après s’être converti à l’islam, l’ « Almamy » Samory sera sur deux fronts car en plus des Français, il bataillera contre les animistes pour leur imposer l’islam. Les Français vont profiter de la situation pour exploiter les animistes rebelles afin de les rallier à leur cause. Entre 1886 et 1889, Samory signe des traités et cèdent quelques territoires aux colons.
Toutefois, cette situation d’entente va cesser d’exister à partir de 1891 lorsqu’une expédition française lancera un assaut direct sur Kankan. Malgré son génie militaire et sa guerre de mouvement, Samory ne résistera pas à faire sortir les adversaires de son royaume. Face à la traque des Français, le chef guerrier va pratiquer la technique de la terre brûlée. Cette stratégie réussira juste à retarder ses ennemis dans leur progression. L’ayant neutralisé et confiné à Bandama puis Comoé, en Côte d’Ivoire, les Français feignent de l’oublier puisqu’il ne constitue plus un danger majeur.
Ce temps de répit sera mis fin par la destruction de la cité de Kong par les troupes de Samory en 1897. Des représailles vont s’en suivre et le sursis que vivait le chef de guerre va prendre fin. La traque se poursuit et Samory sera finalement capturé en Côte d’Ivoire le 29 septembre 1898.
Source : Ababacar Gaye/SeneNews/kagaye@senenews.com