Qui n’a pas entendu, à un moment où l’autre de sa vie, son grand-père ou sa grand-mère lui raconter des histoires parfois un peu farfelues ou encore, avoir entendu prédire le temps par certains signes de la nature. Il faut se rendre à l’évidence : les superstitions font partie intégrante de l’humanité, car elles servent à expliquer et à accepter ce que nous ne comprenons pas encore.

Tant qu’il existera des mystères, nous rechercherons des explications qui seront parfois savantes ou scientifiques, parfois intuitives ou fantaisistes, dans l’espoir de déchiffrer un peu plus la merveilleuse complexité de notre univers.

Ce qui nous apparaît maintenant une superstition fut à l’origine la connaissance d’un peuple, et ce qui compose notre connaissance aujourd’hui pourrait bien devenir les superstitions de demain. Voici quelques légendes, croyances et superstitions du monde

Les adeptes de Dionysos jetaient dans le gouffre un agneau pour apaiser le gardien des portes infernales. Dans la mythologie grecque, Dionysos est le dieu de la vigne, du vin et de ses excès ainsi que du théâtre et de la tragédie. Il est le fils de Zeus et de la mortelle Sémélé. Selon les listes, il fait partie ou non des douze Olympiens, bien qu’il ne vive pas sur le mont Olympe : c’est essentiellement un dieu errant.

Les bergers des Karpates se frottent les mains avec de l’ail béni pour protéger le troupeau contre les morsures des serpents avant de traire leurs brebis. Chez les Maya-Quiché, la tradition veut que le mort soit étendu sur le dos pour que son âme puisse sortir librement par sa bouche. Le baptême est lié à l’histoire archétypale des jumeaux, dieux du maïs.

Dans les traditions funéraires, le mort est lavé rituellement et sa tombe est aspergée d’eau vierge. Le mort au départ pour son autre vie est donc baptisé comme le vivant l’est au départ de sa vie. Par cette opération, le défunt recevant l’eau vive est assuré d’être régénéré.

Le terme Quiché désigne un peuple amérindien d’Amérique centrale apparenté aux Mayas. Il désigne également leur langue, ainsi que la nation du même nom à l’ère précolombienne. El Quiché est aussi le nom d’un département du Guatemala moderne. Rigoberta Menchú, une activiste pour les droits des indigènes, qui reçut le prix Nobel de la paix en 1992, est une figure quiché notable.

Au Québec, une légende rapporte de quelle façon la cabane à sucre pouvait même jouer un rôle protecteur. On raconte qu’un homme était poursuivi par un bandit et que, passant devant une cabane dont la porte n’était pas verrouillée, il entra s’y cacher. Aussitôt qu’il eut franchi le seuil, des araignées y tissèrent leurs toiles, laissant croire au poursuivant que personne n’y était entré depuis longtemps. L’homme fut sauvé, prétend la légende, et depuis lors, aucun sucrier ne barre la porte de sa cabane durant l’année. On sait que pendant la guerre 1939-1945, nombre de conscrits beaucerons se cachèrent dans les cabanes à sucre. Toute l’année, dans la cabane, on laisse des allumettes dans une petite boîte de fer blanc que l’on place bien en vue sur une poutre, de même que du sirop d’érable.

On dit qu’une personne perdue en forêt et qui s’y réfugierait pourrait ainsi se maintenir en vie. Il n’y a pas plus de vingt ans, le sucrier laissait dans la cabane, toute l’année durant, les réserves de sucre pour la consommation familiale. Mais, de dire les informateurs, on a abandonné cette coutume, parce que, avec la venue à la campagne des gens de la ville, la nourriture disparaissait.

Au Japon, la 40ème année est appelée début de la vieillesse. La 61ème année est l’année de l’achèvement du cycle de 60 ans. Celui qui a cet âge, le jour de son anniversaire il se coiffe d’un bonnet rouge et revêt un kimono rouge. Il est alors félicité d’être redevenu un nouveau-né. 70 ans c’est l’âge rare : koki. 77 ans c’est joyeuse longévité : kiju. 88 ans c’est la longévité du riz : beïju.

Au cours d’une noce toujours au Japon, on ne doit pas prononcer le mot singe car ça risque de mettre en fuite la mariée. Pourtant il est réputé pour chasser les mauvais esprits : c’est pourquoi on donne souvent aux enfants japonais et aux femmes enceintes des poupées figurant des singes.

Les indiens Bororos croient à un cycle compliqué de transmigration des âmes au cours duquel celles-ci s’incarnent temporairement dans l’ara (le perroquet). Les Bororos sont un peuple amérindien présent dans l’État du Mato Grosso (Brésil). Ils appartiennent au tronc linguistique macro-jê. Les Bororos se nomment eux-mêmes boe. L’ethnonyme « Bororo » désigne la « cour » du village, le lieu où se déroulent les cérémonies qui rassemblent toute la société. D’autres noms ont parfois été utilisés pour désigner certains groupes spécifiques: Coxiponé, Araripoconé, Araés, Cuiabá, Coroados, Porrudos.

En Afrique du nord, chez les beni snus, les porteurs de masque s’arment d’une baguette de laurier rose lors des cérémonies saisonnières parce que le laurier rose a beaucoup de vertus purificatrices.

Chez les Bantous du Kasaï, rêver de lézard annonce la naissance d’un garçon. On nomme Bantous (ce qui signifie les « Humains » dans la langue kongo) un ensemble de peuples parlant quelque quatre cents langues apparentées dites bantoues.

En Afrique, Ils sont présents d’ouest en est du Cameroun aux Comores et du nord au sud du Soudan à l’Afrique du Sud. Ces ethnies très variées couvrent toute la partie australe de l’Afrique, où seuls les Bochimans et les Hottentots ont des langues d’origines différentes. Les anciens mexicains élevaient des chiens spécialement destinés à accompagner et à guider les morts dans l’audelà. On enterrait un chien couleur de lion (de soleil) avec le cadavre ou un chien était sacrifié sur la tombe de son maître pour l’aider à franchir les 9 fleuves qui défendait l’accès de la demeure éternelle des morts.

A l’occasion des sacrifices à XipeTotec, le prêtre s’habillait de la peau des victimes humaines écorchées. La peau des écorchés était coupée aux poignets, le prêtre y laissait dépasser ses mains.

Les pygmées d’Afrique centrale croient que Dieu leur montre son désir d’entrer en rapport avec eux par l’arc-en-ciel.

Les kirghizes guérissent l’épilepsie en obligeant le malade à regarder le guérisseur qui forge lentement un cône d’argent. L’effet semble hypnotique, le malade se calme, devient somnolent et s’apaise. Les anciens caraïbes des Antilles considéraient que l’homme était doté de plusieurs âmes qu’ils plaçaient dans le cœur, la tête et les articulations où se manifeste le pouls.

Des ascètes hindous croient parvenir à l’illumination spirituelle en fixant des yeux un soleil éblouissant et ardent jusqu’à s’en rendre aveugle. Au Tibet, les plateaux de la balance destinée à la pesée des bonnes et des mauvaises actions des hommes sont respectivement chargés de cailloux blancs et de cailloux noirs.

Dans certaines régions de l’Inde, l’usage de la balançoire était interdit hors du domaine rituel. Il était réservé aux communications entre la terre et le ciel. Chez les grecs et les romains, les prêtres répandaient du blé ou de la farine sur la tête des victimes avant de les immoler.

Les jeunes romains portaient des bulles en ornements comme des médaillons. Ils en faisaient offrande aux dieux en déposant la robe prétexte ou en se mariant. La bulle était formée de 2 plaques concaves juxtaposées qui contenait des formules magiques et avait un pouvoir protecteur.

Sur les côtes du sud Vietnam, les os des baleines échouées sont recueillis et font l’objet d’un culte. Divinité de la mer, la baleine guide les barques les pêcheurs et les sauve du naufrage. Chez les montagnards du sud Vietnam, rêver d’une beuverie annonce la pluie. Le rite de la jarre, pour eux, favorise la fertilité. Chez les populations montagnardes du Vietnam, le buffle est respecté à l’égal de l’homme et pourtant son sacrifice est l’acte religieux essentiel. Sa mise à mort rituelle en fait l’envoyé de la communauté auprès des esprits supérieurs.

Au Vîet-Nam, la carpe conduit au ciel le génie du foyer dans les jours précédant le renouvellement de l’année. A la fête de la mi-automne, elle protège les maisons des méfaits de la carpe d’or (esprit démoniaque).

Pour les Bambaras, le nez, la jambe, le sexe et la langue sont les 4 ouvriers de la société. Ils sont responsables du bon ou du mauvais fonctionnement de la collectivité.

Chez les Gaulois, le buis était divinisé en tant que symbole d’éternité. Le buis (Buxus) est un genre d’arbuste à l’odeur caractéristique, de la famille des Buxacées. Cette odeur pourrait être due à un composé contenant un groupement thiol, le 4-méthyl-4-sulfanylpentan-2-one (4MSP), également identifié dans le sauvignon.

Pour les Dogons, le caméléon ayant reçu toutes les couleurs est lié à l’arc-en-ciel. On frotte la membrane des tambours avec une poudre de champignons carbonisés pour leur faire donner de la voix.

En Extrême Orient, la carpe est un animal de bon augure. Elle est la monture et la messagère des Immortels qui l’utilisent pour s’élever dans le ciel et trouvent dans son ventre des messages ou des sceaux. Elle se transforme en dragon ailé. On la met en effigie sur les toits pour protéger des incendies.

Chez les chorti, le défunt est enterré avec une corde qui doit lui servir à combattre les animaux féroces qu’il rencontrera sur le chemin du monde d’en-dessous.

Une légende des Wakaranga, Afrique noire Quand la pluie venait à manquer, un jeune homme marqué au front d’un signe en forme de lune allait dans une caverne et disait au serpent: «je suis le jeune homme marqué au front d’un signe en forme de lune. Rampe sur mes pieds, sur mon corps et sur la marque de mon front. »

Le serpent le faisait et la pluie tombait Les amazones sont des guerrières qui se gouvernent elles-mêmes. Elles ne s’unissent qu’à des étrangers, n’élèvent que leurs filles et mutilent ou aveuglent leurs fils. Il paraîtrait qu’elles s’amputent du sein pour mieux manier l’arc et la lance. Mais sur les œuvres d’art on les voit avec de belles poitrines. Elles vouent un culte à Diane (Artémis).

Dans la mythologie grecque, elles symbolisent les femmes tueuses d’hommes. Hippolyte, reine des amazones, portait une ceinture donnée parArés (Mars). Hercule(Héraclès) fut chargé de lui prendre cette ceinture. Hyppolite allait lui donner quand une querelle (provoquée par Héra) éclata entre les amazones. Hercule se croyant trahi tua Hyppolite.

Croyances dogons : l’arc-en-ciel est considéré comme le chemin permettant au bélier céleste qui féconde le soleil et urine les pluies, de descendre sur la terre. Pour les dogons , l’arc-en-ciel a 4 couleurs : le noir, le rouge, le jaune et le vert. Elles sont la trace laissée par les sabots du bélier céleste quand il court. Le caméléon qui porte ses couleurs lui est apparenté Mythe des indiens lilloet de Colombie La mouette était au départ propriétaire de la lumière du jour qu’elle conservait jalousement dans une boîte pour son usage personnel.

Le corbeau réussit à rompre cette boîte par ruse au bénéfice de l’humanité. Ensuite le corbeau organise une expédition au pays des poissons à bord de la barque de la mouette (barque de lumière) pour conquérir le feu.

Source : Le Montreal Africain