Durant le début du mois de juin , le patron du département de l’Environnement a fustigé le groupe marocain. Ultimatum fut donné à O’Zone afin que l’assainissement de la capitale soit effectif. Une remontée de bretelles à saluer alors que le tas d’ordures du quartier Lafiabougou a repris du service. La hauteur de l’immondices de déchets domestiques est telle qu’on se trouverait face à une colline.
Il s’est avéré que les GIE ont été sevrées des dépotoirs où ils stockaient les déchets alors qu’au même moment, leur rival marocain se la coulait douce. On se souvient qu’il y a plus d’une année , O’zone avait tenté une nouvelle approche impopulaire : offrir ses services contre la modique somme de 3000 CFA. Or, selon les clauses du contrat, O’zone devait intervenir sur toute la filière de l’évacuation des déchets, c’est-à-dire des concessions, aux dépôts de transit jusqu’à la décharge finale.
Ce fut un fiasco et les populations n’ont pas adhéré. Un divorce qui expliquerait l’absence des camions de l’opérateur marocain dans les rues des quartiers afin de vider les poubelles.
Du côté de la commune 1 par exemple, il y a aussi une situation à décanter. Depuis des mois, les populations mécontentes ont versé leurs ordures sur certaines artères de la capitale malienne. Précisément au milieu de la route de Koulikoro , cela est visible du côté de Banakabougou sur plus de 100 mètres.
Pourtant, en février 2015 les autorités maliennes signaient avec la société marocaine O’zone pour assainir la ville de Bamako . Ce qui avait suscité une lueur d’espoir chez les habitants de la capitale. Mais, plus de 4 ans après, cet espoir s’estompe et la ville est devenue de plus en plus sale.
Avant l’arrivée de O’zone, la gestion des ordures était assurée par environ 180 groupements d’intérêts économiques (GIE) répartis entre les 6 Communes du District de Bamako. En charge du développement durable , le ministre Housseyni Amion Guindo devra faire une revue d’effectifs. Cela permettra de savoir l’impact auprès des populations de ces acteurs de la chaîne d’ordures. Car il faut noter qu’aujourd’hui, le constat est amer. Un peu partout, on ne voit que des tas d’ordures et des brumes de poussière parfois toxiques. Les maisons d’habitation, les places publiques, les hôpitaux, les écoles et le fleuve sont souvent, des réserves ordurières.
Raison pour laquelle en commune 2 de Bamako , le dépotoir qui fait face à l’éternel stade omnisports Modibo Kéita ,est objet de controverses ; il est au juste milieu à l’école publique de Médina Coura et le complexe professionnel Soumahoro Kanté. 3 ans plus tôt , les parents d’élèves avaient boycotté la rentrée scolaire et le maire Youssouf Coulibaly a failli être lynché. Précédemment , son remplaçant Aba Niaré avait subi pareil affront bien que depuis plus de deux semaines , il commence à avoir raison de la lugubre colline. A 78%, les ordures ont disparu et une alternative semble être trouvé.
Ce qu’il faut retenir , c’est que les mairies ne gèrent pas les dépotoirs : ils relèvent du District qui n’a de compte à rendre qu’au département de l’Environnement. POULO devra donc rendre publique cette gestion maintes fois décriée du maire Adama Sangaré. D’une part les arriérés du groupe O ‘zone ont fait débat et s’élèveraient à plusieurs médias . On ne peut omettre , l’éviction des mairies de la capitale qui n’ont que d’yeux pour regarder sans être à mesure d’avoir leur mot à dire.
Au final , les mises au point du ministre Guindo à l’endroit de la société en charge de l’assainissement de Bamako peuvent susciter l’espoir. Ses récentes missions au gouvernement ont prouvé qu’il allait au bout de ses actions. Le défi de l’environnement sein dans un Mali assaini pourrait bien être boosté sons son ministère.
Vivement les 100 jours pour se faire une idée !
Idrissa KEITA pour JMI
Correspondant particulier de JMI au Mali
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