D’entrée, M. Mohamed Tall, porte-parole de ladite institution, a dénoncé avec force, la manière dont la CENI et son président, ont mené la procédure d’appel d’offres relative au recrutement d’un cabinet d’ingénierie pour la fourniture d’une solution complète de gestion du fichier électoral biométrique de la République de Guinée.
« Il convient de rappeler que c’est l’audit du fichier électoral réalisé par un groupe d’experts internationaux qui a conclu à la nécessité de réviser le fichier électoral guinéen afin de le purger de ses anomalies, notamment : « Plus de 1.564.388 électeurs inscrits dans le fichier sont sans empreintes digitales : plus de 3.051.773 d’électeurs non dédoublonnés; plus de 3.000.000 d’électeurs sont nés entre un 1er janvier et un 1er juillet, et donc un peu plus de la moitié des électeurs ne peuvent pas produire un acte d’état civil avec une date de naissance exacte », rappelle-t-il.
Selon lui, la décision d’auditer le fichier électoral guinéen émane de l’accord politique du 12 Octobre 2016. Cet accord a exigé un audit complet du fichier avant l’organisation des élections législatives.
« En effet, dans le cadre de cet appel d’offres, le président de la CENI, a engagé des pourparlers avec un certain nombre de sociétés susceptibles de fournir l’expertise demandée, en violation flagrante du Code des Marchés Publics. Il en est de même de la violation des engagements pris par la CENI, concernant la concertation avec les parties prenantes au processus électoral. Nous avons noté que la procédure de recrutement a été lancée sans information préalable des partis de l’opposition politique », martèle-t-il.
Poursuivant, le conférencier a indiqué qu’à la date du 20 mai 2019, l’UFR a adressé un courrier au président de la CENI pour exprimer son étonnement par rapport à la procédure parallèle et souterraine qu’il a initiée. Dans la lettre réponse, la CENI, s’est voulue rassurante en niant l’existence d’une telle procédure.
« Pourtant, cette même CENI a adressé le 17 mai 2019 une demande de proposition à sept (7) sociétés pour l’attribution du marché. L’UFDG, quant à elle, a saisi l’Autorité de Régularisation des Marchés Publics, pour dénoncer non seulement le caractère opaque et illégal de la procédure, mais aussi et surtout pour demander à l’ARMP de suspendre la procédure. Bien entendu, tous ces efforts ont été vains. Cette procédure initiée de manière informelle et opaque a abouti le lundi 10 juin 2019 à l’ouverture des plis des 5 sociétés qui ont finalement soumissionné sur les sept (7) initialement listées par le Président de la CENI ».
Pour clore, le conférencier a noté que face à cette situation d’une exceptionnelle gravité, qui évoque de mauvais souvenirs, les partis de l’opposition politique condamnent avec la plus grande fermeté, les comportements de la CENI et de son président, Me Amadou Salif Kébé.
Oumar KEITA pour JMI
JMI Copyright © JustinMorel.Info