Suite à une déclaration faite par voie de presse dans une radio locale, le 4 avril dernier, par le président de la majorité présidentielle à l’Assemblée Nationale (AN), Honorable Amadou Damaro Camara qui, a lancé quelques propos hostiles à l’endroit des magistrats,  l’Association des Magistrats de Guinée (AMG), a organisé une assemblée générale, vendredi 12 avril 2019, à la Cours d’Appel de Conakry.

Cette rencontre a été conduite sous la présidence de Me. Mohamed Aly Thiam, président de ladite institution.

L’objectif de ladite assemblée, s’inscrivait dans le cadre des débats sur la protection des magistrats en République de Guinée.

Au sortir, Me. Mohamed Aly a fait savoir que les débats tenus au cours de ce conseil, se sont déroulés de façon très démocratique et les décisions ont été prises sur la base d’un vote. Pour lui, ce que les magistrats ont posé comme problèmes, c’est premièrement la question de leur sécurité.

« Cette question est essentielle pour nous. Puis que les propos qui ont été tenus sont de nature à jeter l’anathème, le discrédit, le manque de considération sur les magistrats. Cela a poussé les citoyens à la révolte contre eux, donc leur sécurité nous concernes et nous préoccupe sérieusement », a-t-il précisé.

Poursuivant, le président de ladite institution a ajouté qu’ils ont discuté parce que l’honorable Damaro Camara a dit que tout a été fait pour eux.

« Nous avons discuté de ce tous. Ce tous, concernait (1) le traitement et les accessoires de salaires, (2) la pension de retraite, (3) le budget des juridictions, (4) la mutuelle de santé des magistrats et (5) les questions de logistiques de communications et de transports ».

Face à cet état de fait, il a indiqué qu’ils ont pris là-dessus, des résolutions qui vont faire l’objet d’un document qui va être présenté à monsieur le ministre de la Justice, Me. Cheick Sacko et à monsieur le président du Conseil Supérieur de la Magistrature qui est son excellence le président de la République Pr. Alpha Condé.

« L’ensemble de ces résolutions vont être présentées avec l’espoir que nous serons entendus. Nous ne demandons pas ce qui se passe ailleurs, nous ne nous comparons à aucune institution judiciaire de notre pays. Nous demandons que ce qui a été décidé par notre pays nous soit applicable. Nous n’allons pas au-delà de cela », martèle-t-il.

Plus loin, Me. Thiam a souligné qu’ils sont conscient de ce que leur corps, ils doivent essayer d’améliorer les conditions d’éthique et de déontologie, de fonctionnement, et des juridictions et des magistrats eux-mêmes.

«  Dans ces conditions, le conseil supérieur de la magistrature, a donné la mesure de ce qu’il faut, pour que d’un point de vue des sanctions, les manquements cessent. Mais de l’autre, nous constatons que nos droits sont violés, nous sommes les seuls dont les salaires sont statiques depuis 2014 nous percevons le même salaire alors que la loi a prévu l’avancement annuel par échelon. Nous ne recevons pas cela, nous ne vivons pas cela. Et d’autres avantages que la loi a énumérés en disant en numéraire et en nature. Malheureusement, tous qui est en nature là, on en a pas parlé mais cette fois, dans cette résolution que nous allons adresser au président de la République, nous allons demander tout ce qui est nécessaire pour améliorer nous conditions de travail ».

Pour clore, Me Mohamed Aly a laissé entendre que pour le cas de l’honorable Damaro, une commission a été place pour préparer la saisine de l’Assemblée nationale quant à la levée de son immunité parlementaire, afin qu’il soit jugé conformément par la loi. Et si cela n’est pas levé, les magistrats ont décidé d’arrêter tout travail jusqu’à ce que, cette revendication soit satisfaite.

Oumar KEITA pour JMI

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