Le projet « Kouman yé lafia yé » du programme Voice a participé avec les autres partenaires de Voice, à la 4ème édition de la Foire aux manuscrits de Bamako durant le mois de mars à la Bibliothèque Nationale de Bamako. Un bilan réussi qui montre bien que le Mali post-crise pourra compte sur cette initiative qui apportera beaucoup à la relance culturelle du pays.
Durant plusieurs jours, le programme Voice et ses partenaires étaient sous les projecteurs et où un stand leur a été consacré pour communiquer sur leurs différentes initiatives.
Par ailleurs une place de choix a été faite au projet Voice Kouman yé lafia yé aussi bien à la Foire aux manuscrits de Bamako où un stand spécial lui a été dédié afin d’exposer le livre de Bollé dénommé « la nouvelle de Bollé ». Il faut préciser que Bollé est la prison dédiée aux femmes en terre malienne ce qui explique que la journée du 17 Mars fut considérée comme la journée littéraire et culturelle du Centre de détention. Une journée très riche en émotion au cours de laquelle le livre, la nouvelle de Bollé dont un extrait a été lu en public par Siaka Coulibaly Alias Baudelaire.
Le livre a été décortiqué et expliqué par la suite par N’fana DiAKITE, Coordinateur du projet en français, Modibo DAMA en Bamanankan et tous les propos traduits en anglais par une pensionnaire. Ce moment là s’est avéré très émouvant car selon même les dits de Monsieur Sidibé, Directeur Adjoint de Bollé, la prison n’enlève en rien les qualités d’une personne. La preuve, n’eût été une détenue pour traduire les propos, la communauté anglophone de Bollé ne comprendrait rien à ce qui se disait.
Le livre de Bollé, selon les clauses du contrat a été mis sous Licence Libre _Créative Commons 4.0, que vous pouvez désormais accéder au lien : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Kouman_y%C3%A9_lafia_y%C3%A9.inddcouvre_(1).pdf
Avec les autorités du centre de Bollé et l’équipe d’Oxfam présente en l’occurrence Monsieur Diawary BOUARE, Directeur d’Oxfam, Ramata COULOUBALY et Fatoumata DRAME, il y a eu une visite guidée du centre et de toutes ses unités. Et en exclusivité le vernissage des belles toiles réalisées par les détenues sous la direction artistique en atelier de Monsieur Souleymane Ouologuem et son staff de l’association des plasticiens Anw-Ko’Art.
Il faut rappeler que l’exercice de réalisation de peinture sur toile est une innovation insérée dans le projet à la dernière minute afin de permettre aux détenues de s’exprimer encore autrement et directement en y mettant les mains à la pâte. Aussi le repas commun avec les détenues, une manière pour nous de compatir à leurs peines. La journée s’est achevée par la remise des prix du concours d’écriture de presse sur le thème : Le droit des femmes en milieu carcéral.
Le 1er prix a été décroché par Monsieur Lassana COULIBALY suivi de Monsieur LIN dit Moussa DIALLO et Mlle Awa dite Mah CAMARA qui termine le podium. Notons que ces 3 lauréats sont des journalistes portés sur les droits de la femme. Des trophée Ciwara ont été remis aux autorités de Bollé et aux responsable de Oxfam Mali. C’est après la prestation du slameur DOUG que le repas communautaire avec les détenues, les partenaires de Voice, Oxfam et les autorités de Bollé, a été pris dans la bonne humeur. Moments d’intenses communions où il était totalement impossible de faire la différence entre les personnes présentes.
Il faut indiquer que les pensionnaires de Bollé avaient des doléances. Pour les détenues il fut question de l’institutionnalisation de leur journée littéraire et culturelle tandis que l’administration pénitentiaire plaidait pour la reprise de toutes les unités de production du Centre actuellement à l’arrêt . Allusion faite à la couture, la savonnerie en grande production…
La cérémonie rendue belle grâce au confrère Robert Dissa d’AFRICABLE TV qui a su trouver les mots justes pour faire passer un agréable moment à tout le monde. C’est aussi ça le vivre-ensemble !
Idrissa KEITA pour JMI
Correspondant particulier de JMI au Mali
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