Les attaques meurtrières du village d’Ogossagou et environs ont coupé le sommeil au Mali. Des sanctions ont été prises par le gouvernement mais, le mal pouvait être circoncit depuis le début de l’année 2019.
Au matin du samedi 23 Mars, des bandits armés communément appelés « Dozos » ont envahi ledit village. Armés, ils ont fait feu de tout bois tuant le chef du village et autorités coutumières des lieux, avant d’aller dans des localités voisines pour sévir de la sorte. Au final plus de 134 morts et un pays en émoi. Situation qui a provoqué la tenue d’un conseil des ministres extraordinaire, où la milice armée AN BA SAGOU a été dissoute.
Le chef suprême des armées IBK a aussi démonté net la chaîne militaire, en limogeant tous les chefs d’Etats-majors. Si le ministre de tutelle s’en tire à bon compte, force est de constater que la situation n’est pas la première du genre. Au moins de janvier, pareils massacres envers la communauté Peuhle avaient eu lieu provoquant la convocation du Premier Ministre. Soumeylou Boubeye Maiga était d’ailleurs convenu avec les députés de la dissolution de la milice aujourd’hui mise hors de service.
Le problème
C’est dire que le problème a été déplacé surtout que la milice composée de l’ethnie Dogon, avait publié un courrier au milieu du mois de mars, pour indiquer qu’elle allait sévir dans certaines localités qui constitueraient des dangers. Faute lourde de la sécurité d’Etat, où le responsable se retrouve au cœur d’un buzz concernant l’anniversaire arrosé, qui avait vu Fally Ipupa venir pour l’occasion, et s’en aller avec plus de 35 millions CFA.
Notons que le Centre du Mali est déchiré depuis plus de deux ans. Les affrontements communautaires du moment sont partis de vieux litiges connus un peu partout dans la sous-région : celui des éleveurs et agriculteurs. Les peulhs ont toujours eu des incidents avec les Dogons lors de la transhumance. Mais le contexte sécuritaire, avec les armes un peu partout, a fini par être favorable au prédicateur Peulh Amadou Kouffa qui a su instrumentaliser les choses.
Finalement des milices proches à chaque communauté ont vu le jour et l’amalgame est total.Le gouvernement essaie désormais de prendre les choses en main, mais force est de constater que c’est loin d’être gagné.
Le vide
Le Centre du Mali qui est situé essentiellement dans la région de Mopti, est frontalier au Burkina Faso, où les mêmes violences ont eu lieu. Plusieurs localités ont la triste réalité que l’Etat n’existe plus. Des élus locaux aux forces armées, plus rien n’existe, occasionnant un vide qui a été abordable aux islamistes et bandits armés. Les paisibles populations y vivent le joug de la charia et ne peuvent se défaire de l’emprise des maîtres des lieux.
Bien qu’une délégation gouvernementale soit partie sur place soutenir les populations éplorées, la réalité reste la même : une fois rentrée à Bamako, les hostilités reprennent. Que Dieu sauve le Mali !
Idrissa KEITA pour JMI
Correspondant particulier de JMI