C’est au terme d’une assemblée générale des membres de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), nommés par un décret du président de la République, n°2018-480 du 26 décembre 2018, ce mercredi 9 janvier 2019, à Brazzaville, que l’ancien premier secrétaire de l’Assemblée nationale, Gabriel Valère ETEKA-YEMET a été élu président de cette institution constitutionnelle.
Elu au cours d’une séance plénière organisée en présence du ministre de la Justice et des droits humains, Aimé Wilfried BININGA, Valère ETEKA-YEMET remplace à ce poste Maitre Martin MBEMBA. Il se place à la tete d’un bureau de cinq (5) membres, dont Alexis Raoul Thierry NGOMBET, conserve son poste de premier vice-président. Les trois autres membres sont Saturnin Jean-Claude NTARI, qui occupe la deuxième vice-présidence, Yvette Yolande AMBENDEAT-MBETO, comme trésorière et NZAOU NGNIA-NGAMA, née MOYEN, élue au poste de rapporteur.
Sitôt installé dans ses fonctions, le nouveau président de la CNDH, Gabriel Valère ETEKA YEMET a mesuré le poids de la responsabilité, tout en réconnaissant la transversalité de l’institution dont il a charge dans la promotion de l’Etat de droit. « Les droits de l’homme sont nos droits face à l’Etat. Les droits de l’homme sont donc opposables à l’Etat. » A-t-il dit avant de préciser « Pourtant, c’est au même Etat qu’incombe leur garantie. L’Etat à qui sont opposables les droits de l’homme a, en même temps, l’obligation de les promouvoir et de les protéger. N’est-ce pas là un grand paradoxe ? » Valère ETEKA YEMET a conclu que : « Nous sommes du côté de l’Etat. Nous ne constituons ni une organisation internationale ni une ONG de défense des droits de l’homme »
L’importance des droits humains n’étant plus à démontrer, ETEKA-YEMET a invité la soixantaine des membres composant cette institution de s’inscrire dans cette dynamique, qui leur fait obligation de répondre aux exigences du standard international des institutions nationales des droits de l’homme.
La Commission nationale des droits de l’homme manque des moyens de travail pouvant faciliter son travail. C’est ainsi en déroulant son mot de circonstance le nouveau président de cette institution a lancé un appel en direction des pouvoirs pour pouvoir la doter d’un siège. « Depuis sa création, l’institution que nous héritons est sans siège. Je voudrais rendre hommage à nos prédécesseurs qui, jusqu’à aujourd’hui, ont fait fonctionner cette prestigieuse institution sans abri et avec des moyens très limités. Cela est un véritable exploit de pionnier. Je sollicite le gouvernement en vue d’obtenir l’aménagement des locaux devant héberger notre institution et les moyens convenables de travail. Car, nous brûlons du désir de nous mettre effectivement à l’œuvre et d’être efficients. » A-t-il fait savoir.
A l’ouverture de cette session plénière le ministre de la Justice, des droits humains et de la promotion des peuples autochtones Aimé Ange Wilfrid BININGA, a mentionné la léthargie constatée dans le décollage effective de cette institution tout en insistant sur ses missions : « Par l’indépendance que le constitué et le législateur ont confié donc à la Commission nationale des droits de l’homme, il vous est reconnu le rôle d’interface entre les pouvoirs publics et la société civile. C’est sur ce rôle que se fonde l’ensemble de vos activités. Aider les pouvoirs publics à assurer au mieux la protection et la promotion des droits inhérents à la personne humaine. C’est également à vous de présenter le vrai visage de notre pays sans dissimulation en travaillant à transformer les points faibles en points forts. »
Ainsi installé dans ses fonctions, ce nouveau devrait se mettre au travail non seulement pour dérouler sa feuille de route, mais aussi et surtout de faire la visibilité de cet organe, pourtant institué par la constitution du 25 octobre 2015 et antérieures.
MIATOLOKA Boryce Agapyth
Correspondant particulier de JMI au Congo
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