Dans son allocution de bienvenue, la Ministre de l’Action sociale, de la promotion féminine et de l’enfance a souligné le bien-fondé de cette rencontre des différents acteurs intervenant dans le domaine de l’enfance. « La rencontre d’aujourd’hui résulte d’une analyse pertinente qui nous offre l’opportunité de porter un regard sans complaisance sur les différentes formes d’atteinte aux droits des moins de 18 ans à travers les domaines de l’accès à l’eau, l’assainissement, le logement, la santé, l’éducation et l’information, la prévention contre le paludisme, leur protection contre la violence sous toutes ses formes. Par ailleurs, la prise en compte multidimensionnelle de la pauvreté des enfants demeure pour nous un défi à relever au regard des engagements régionaux et internationaux auxquels notre Etat est souverainement partie ».
Avec la transversalité de la problématique de l’enfance et son caractère impérieux, Mme Mariama Sylla a appelé les différents Départements sectoriels à s’atteler, dans une synergie d’action et de mutualisation, à sa parfaite intégration dans leurs préoccupations programmatiques.
En effet, les résultats de ce rapport révèlent que plus de 7 enfants sur 10 au niveau national et plus de 9 enfants sur 10 en milieu rural sont privés dans au moins 3 dimensions de leurs droits fondamentaux. Cette situation risque de compromettre l’atteinte des objectifs du développement durable en 2030 si des investissements conséquents ne sont pas réalisés dans ces domaines prioritaires du développement et de la survie de l’enfant. C’est pourquoi Dr Guy Yogo, le Représentant par intérim de l’UNICEF a encouragé l’Etat guinéen à plus d’investissements dans les secteurs sociaux de base. « Pour atteindre les ODDs en 2030, notamment la cible 1.2, nous devons réduire la pauvreté multidimensionnelle des enfants de 36 points de pourcentage au niveau national et de 44 points de pourcentage pour le milieu rural en seulement 12 ans. Pour réussir ce défi, la première étape consiste à augmenter nos investissements en faveur des secteurs sociaux sensibles aux besoins des enfants. Sans les ressources suffisantes pour les secteurs sociaux tant au niveau national que local, nous ne pourrons pas réduire les privations multiples dont souffrent les enfants », prévient-il.
Pour réduire les privations multiples des enfants, des politiques sectorielles et des politiques multisectorielles intégrées sensibles aux besoins des enfants doivent être mises en place. Le Programme National d’Appui aux Communes de Convergence (PNACC) offre une plateforme pour traduire ces politiques nationales sectorielles et multisectorielles dans les plans de développement locaux des collectivités. Si les aspirations des enfants sont prises en compte dans la planification budgétaire tant au niveau national que local, la réduction des privations multiples des enfants sera accélérée et l’atteinte des ODDs sera une réalité, a ajouté Dr Guy Yogo.
Déjà, à la faveur du mois de l’enfance guinéenne célébrée en 2018, 10 aspirations des enfants de Guinée tirées de l’agenda 2040 de l’Union Africaine en faveur des enfants ont été formulées pour pallier les privations multiples dont souffrent les enfants.
Me Cheick Sako, Ministre d’Etat, Ministre de la justice garde des sceaux, représentant le Premier Ministre, Chef du gouvernement a dit que le gouvernement guinéen est à pied d’œuvre pour mettre en place des politiques publiques permettant de venir à bout de cette problématique de la pauvreté des enfants. Ce qui permettra à la Guinée d’être au rendez-vous de 2030. « Le gouvernement de la République que j’ai l’honneur de représenter ici en l’absence de monsieur le Premier Ministre est résolument engagé à la mise en place et à la réalisation des politiques publiques et des plans sectoriels de développement socioéconomiques avec le concours des partenaires au développement pour réduire les écarts en matière de survie de l’enfant, en matière d’éducation, en matière d’accès à l’eau potable, en matière de l’enregistrement des naissances et aussi la protection des enfants contre les abus et contre toutes les formes de violences ».
Reconnaissant le faible investissement dans les domaines comme : la protection de l’enfant, la santé, l’éducation, la nutrition, l’eau et l’assainissement, Cheick Sako a invité les participants à cet atelier à proposer des actions concrètes pour que les enfants de Guinée puissent jouir pleinement de leurs droits.
Durant deux jours, les différents acteurs réunis se sont attelés à dégager un plan d’action concret et réaliste qui permettra de s’attaquer avec assurance à la question de la pauvreté des enfants en Guinée.
Saa Momory KOUNDOUNO pour UNICEF Guinée
JMI © JustinMorel.Info