Suite aux propos tenus la semaine dernière par le Kountigui de la basse-Guinée , Sèkhouna Soumah et celui des Haal Poular , le président du Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne ( CNOSCG), Dr Dansa Kourouma, dans un entretien accordé ce jeudi, 06 décembre 2018, au site justinmorel.info, a indiqué que: « les coordinations régionales se sont totalement détournées de leurs missions qui consistaient à servir de cadre d’information ou d’organisation des différents ressortissants venus des différentes localités, dont elles assurent la coordination au niveau de la capitale »…
Selon le leader des organisations de la société civile, de par leur genèse, c’étaient des entités sociales et culturelles qui avaient pour vocation d’orienter et de guider les ressortissants qui quittaient les préfectures pour venir servir à Conakry.
« Aujourd’hui, elles ont été complètement happées par les politiques et le discours n’est plus un discours de cohésion sociale mais, c’est un discours de prise de position politicienne. Ce qui me fait mal, c’est que les coordinations sont en train de jouer ce rôle qu’ils sont en train de jouer actuellement, c’est grâce à la faiblesse de l’Etat. Mais aussi, les partis politiques passent par ces coordinations pour mobiliser les militants le plus souvent ressortissants de la région du leadeur politique. C’est-à-dire les coordinations dépendent des partis, au finish! », a déclaré cet important acteur de la société civile.
Dr Dansa Kourouma ajoute également que les partis aussi dépendent des coordinations. « Donc nous sommes dans une nébuleuse qui sera difficile à défaire si la loi ne s’applique pas », a-t-il dit.
« Je pense que nous devons nous attaquer à la racine du mal. La racine du mal, c’est que les coordinations régionales baignent dans une sorte d’impunité parce que, financées par des cadres de l’administration. Et deuxièmement, c’est l’incarnation même de l’ethnisation du débat politique, qui se trouve matérialisé aujourd’hui dans ces coordinations. Ce qui me dérange un peu, c’est l’hypocrisie…», a martelé Dr Kourouma..
Sur la même lancée, le président du CNOSCG a aussi expliqué qu’ « aujourd’hui, il ne faut pas s’attaquer aux faits, il faut s’attaquer à la cause. C’est que, l’Etat étant absent, l’Etat étant faible, l’administration étant incapable de jouer son rôle avec neutralité, avec une certaine indépendance; à leur place les coordinations ont émergé, elles se sont hypertrophiées, elles sont devenues des entités robustes aujourd’hui qui sont alimentées par des cadres véreux, par des politiciens véreux… ».
Il a ensuite insisté sur le fait que ces coordinations régionales ne vont pas aussi facilement abandonner leur rôle, aujourd’hui: « Cela demande une prise de conscience collective d’abord et une décision politique forte de l’Etat qui doit être fondée sur le respect, n’est-ce pas des textes de loi dans notre pays »
Dr Dansa regrette surtout et dénonce avec vigueur que « si les coordinations ne jouent pas leur rôle d’équilibre social, il faut naturellement les recentrer. Et l’Etat par décision de justice, parce qu’on ne peut pas se permettre de dissoudre une coordination dont l’existence même a été balisée par la constitution. Parce qu’il est dit que la constitution dans son article 10, dit que tous les citoyens ont le droit de créer des associations pour exercer collectivement leur droit à la fois civil, politique, économique et culturel », a signalé Dr Dansa Kourouma .
Propos recueillis par Léon KOLIE pour JMI
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