Pour soutenir un programme d’aide aux réfugiés de la célèbre prison de Robben Island, une ONG a décidé de mettre aux enchères une nuit dans la cellule de Nelson Mandela, pour une mise à prix de 250 000 dollars. Et dans le pays, cette offre choque.
La mise aux enchères de la cellule de Mandela suscite une vive polémique
La mise aux enchères controversée d’une nuit dans la célèbre cellule de l’ex-président sud-africain Nelson Mandela a tourné jeudi au pugilat entre le gardien des lieux, le musée de Robben Island, et la fondation à son origine qui a suspendu son initiative.
Pour financer un programme d’aide aux détenus, quoi de plus logique que de mettre aux enchères une nuit dans l’une des plus célèbres cellules du monde… celle qu’a occupé l’icône sud-africaine de la lutte contre l’apartheid Nelson Mandela. Mis à prix à 250 000 dollars par la Fondation CEO SleepOut, le petit carré de béton froid a déjà suscité des offres allant jusqu’à 300 000 dollars, selon la fondation.
Mais ce jeudi, le musée de Robben Island qui gère la cellule a fait savoir que, quel que soit le prix payé par l’heureux gagnant, il était catégoriquement exclu de lui ouvrir la grille de la fameuse geôle.
« Nous condamnons fermement cette vente aux enchères. Nous sommes particulièrement attristés que l’héritage de Nelson Mandela soit ainsi exploité », a déclaré un porte-parole du musée, Morongoa Ramaboa. « En tant que site classé au patrimoine mondial de l’Unesco, nous n’aurions même jamais envisagé de mettre aux enchères la cellule de « Madiba ». La préservation de notre patrimoine historique n’est pas négociable », a-t-il ajouté.
Aider à réinsérer les ex-détenus dans la société
CEO SleepOut a accusé, de son côté, le musée de Robben Island de double jeu. « CEO SleepOut discute de son initiative avec Robben Island depuis le début 2017 », a affirmé la fondation, ajoutant que « la mise aux enchères de la cellule numéro 7 a été acceptée » en mars dernier par la direction du musée.
« Les fonds levés par l’enchère devaient bénéficier directement aux détenus sud-africains et aider à leur réinsertion dans la société », a-t-elle regretté, « Nelson Mandela était un parfait exemple de l’importance de l’éducation en prison ».
CEO SleepOut, qui souhaitait célébrer par son initiative le 100e anniversaire du premier président noir de l’Afrique du Sud (1994-1999) le 18 juillet, a décidé jeudi de la « retarder à plus tard dans l’année ». Sa direction a présenté dans un communiqué ses « sincères excuses à quiconque a pu être offensé ».
Source: (Ecofin Hebdo) –