En marge d’une conférence-débat organisée par l’association des Jeunes Acteurs pour le changement 518, qui s’est tenue ce samedi 5 Mai 2018 à Conakry, Alpha Condé a encore dénoncé la mal gouvernance, en présence de son premier ministre, de certains membres du gouvernement, des Représentants des Institutions Républicaines et des professionnels du secteur économique…
Cette rencontre était placée sous le thème « Impact de la corruption sur le développement en Guinée ».
Prenant la parole en premier, le président des Jeunes Actifs pour le changement 518, s’est engagé au nom de son association à lutter davantage contre la corruption, et aussi à faire de la gestion publique, une préoccupation majeure, en vue d’accompagner le Chef de l’Etat dans la qualification des services publics.
A son tour le Premier Ministre dira que la question de la corruption est une notion d’actualité qui touche tous les secteurs et tous les Guinéens. Selon Mamady Youla, la lutte contre la corruption entre dans le cadre de la promotion de la bonne gouvernance pour un développement économique et social. Et cette bonne gouvernance constitue le premier pilier du Programme National du Développement Économique et Social 2016 – 2020 précise le Chef du Gouvernement.
Le Premier Ministre pour terminer son propos, a expliqué que dans le cadre de la lutte contre la corruption, des institutions existent en Guinée et sont reparties en phases de veille, d’investigation, de poursuite et de punition.
Le président Condé a, pour sa part, reconnu en substance que lutter contre ce phénomène en Guinée semble entre difficile dans la mesure où le plus souvent selon lui ceux qui en parlent sont pour la plupart impliqués. Il a également dénoncé la complicité qui existerait très souvent entre les différentes structures, particulièrement à la fonction publique et précisément entre le ministère des finances et le ministère du budget. « Souvent on vous dit qu’il y a la corruption partout, en Europe il y a la corruption. La différence, la corruption dans les grands pays, est conjoncturelle, c’est-à-dire, un ministre de ces pays, ne signe pas un contrat qui est totalement contre les intérêts de son pays, même s’il a une commission. Mais qu’est-ce qui se passe en Afrique ? C’est que la corruption est structurelle, c’est-à-dire, le ministre qui signe un contrat, qu’est-ce qu’il fait ? Vous, vous proposez pour la route 10 milliards, l’autre propose 20 milliards ! » a-t-il fustigé.
« Celui qui lui propose de faire la route à 10 milliards va lui dire: moi je te donne 100 millions ; celui qui veut faire la route à 20 milliards va lui dire: moi je te donne 500 millions. Il va signer avec celui qui lui a proposé 20 milliards, parce que pour gagner 500 millions, il est prêt à tout donner à celui-ci. Voilà pourquoi j’ai toujours dit que la corruption en Afrique est difficile à combattre, parce que celui qui signe est prêt à faire perdre des milliards à son pays, uniquement pour gagner 100 millions ou 200 millions de plus! », a révélé le président de la république ».
Enfin Alpha Condé a pointé du doigt le manque de ressources qualifiées qui répondent aux exigences du monde du travail actuel.
Il faut noter que les jeunes qui ont organisé cette conférence débat, sont les 518 jeunes qui dans le cadre de l’initiative rajeunissement et la féminisation de l’administration, ont été enrôlés en 2013 à la fonction publique après voir suivi des formations en gestion administrative et financière.
Mamadou Aliou DIALLO pour JMI
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