Winnie Mandela: une vie de combats
Winnie Madikizela-Mandela, épouse de Nelson Mandela pendant trente-huit ans, était une activiste politique et militant anti-apartheid de renom.
Née le 26 septembre 1936 dans la province du Cap oriental, Winnie Mandela décroche un diplôme universitaire de travailleur social, une exception pour une femme noire à l’époque.
Après l’arrestation de son mari en août 1962, Winnie maintient la flamme du combat contre le racisme.
La jeune assistante sociale est alors la cible de manœuvres d’intimidation et de pressions constantes.
Emprisonnée et astreinte à domicile, rien n’arrête la résistante, qui continue à défier les autorités blanches.
Emprisonnée
« Les années d’emprisonnement m’ont durcie. Je n’ai plus l’émotion de la peur. Il n’y a plus rien que je puisse craindre. Le gouvernement m’a tout fait. Il n’y a pas de douleur que je n’ai pas connue. »
Le livre Lives of Courage: Women for a New South Africa, explique à quel point Madikizela-Mandela a été brutalisée par le régime d’apartheid.
Elle a été emprisonnée à de nombreuses reprises à partir de 1969, dont une grande partie à l’isolement.
En 1976, l’année des émeutes de Soweto, elle a été bannie du canton dans une zone rurale reculée.
À un moment donné, sa maison a été incendiée.
Icône féministe
Winnie Mandela était une féministe engagée pour la cause des femmes.
Elle expliquait souvent que les femmes noires étaient triplement minoritaires.
« La femme noire souffre d’une triple oppression liée à son sexe, la couleur de sa peau et sa classe sociale ».
Elle était la leader des femmes de l’ANC après l’autorisation de ce parti en 1990.
L’épouse du héros de l’apartheid était aussi engagée pour plus de solidarité entre les femmes.
Figure de proue de l’ANC
Très déterminée dans son combat contre l’apartheid, elle faisait montre d’une adversité sans faille dans le combat.
C’est ainsi qu’elle devient l’une des figures de proue du Congrès national africain (ANC), fer de lance de la lutte anti-apartheid.
En 1976, elle appelle les lycéens de Soweto révoltés à « se battre jusqu’au bout ».
A la libération du héros anti-apartheid en 1990, l’image du couple Mandela, marchant main dans la main, fait le tour du monde.
Winnie Madikizela-Mandela était une femme politique à part entière et s’est opposée à la décision de son mari de négocier la fin de l’apartheid, affirmant que cela conduirait à une « liquidation » des Noirs.
Malgré ses différences, Nelson Mandela l’a nommée ministre dans son premier gouvernement en 1994.
Il l’a renvoyée après un an, l’a réintégrée lorsqu’elle a contesté avec succès sa décision devant le tribunal, puis l’a encore renvoyée.
Critique de l’ANC
Elle est également devenue une critique du Congrès national africain (ANC), le parti auquel elle était farouchement fidèle tout au long de sa vie politique.
« Je crois que quelque chose ne va vraiment pas dans l’histoire de notre pays, et comment nous avons gâché le Congrès national africain », déplorait-elle au moment où le parti vivait une crise.
Dans les dernières années de sa vie, Winnie Madikizela-Mandela était déçue de l’ANC, l’ancien mouvement de libération qui a pris le pouvoir en 1994.
La corruption et les luttes internes dans ses rangs sont la cause de ce sentiment de déception, selon elle.
Mais elle est restée fidèle au parti et a semblé soutenir Cyril Ramaphosa lorsqu’il a remplacé Jacob Zuma en tant que président.
Figure controversée
« Avec nos boîtes d’allumettes et nos colliers de pneus, nous libérerons ce pays »
Cette phrase, prononcée lors d’un rassemblement à Johannesburg, fait référence à la méthode brutale dite de «mise en collier», le fait de bloquer des collaborateurs présumés en les couvrant d’un pneu, de les asperger d’essence et de les brûler vifs.
Cela avait suscité l’indignation à travers le monde et entaché l’image de l’ANC.
Le commentaire a été condamné, y compris par le prix Nobel de la paix de l’Afrique du Sud, l’archevêque Desmond Tutu.
Cela a provoqué un choc dans le monde entier et entaché l’image de l’ANC.
Le commentaire a été condamné, y compris par le prix Nobel de la paix de l’Afrique du Sud, l’archevêque Desmond Tutu. »
Nelson Mandela, l’homme de sa vie
« J’ai eu si peu de temps pour l’aimer et cet amour a survécu à toutes ces années de séparation. Peut-être que si j’avais eu le temps de mieux le connaître, j’aurais pu lui trouver beaucoup de défauts, mais je n’ai eu que du temps pour l’aimer ».
Nelson et Winnie Mandela étaient le couple politique le plus célébré d’Afrique du Sud.
Saluée comme la « mère de la nation », elle a gardé le nom de son mari vivant pendant ses 27 années de prison.
En 1958, elle était une jeune travailleuse sociale quand elle a épousé M. Mandela, alors un dirigeant éminent de l’ANC.
Il a été condamné à la prison à vie en 1961 pour son rôle dans la lutte contre l’apartheid. »
« Je suis un produit des masses de mon pays, je suis le produit de mon ennemi. »
Le couple a divorcé en 1996, deux ans après que M. Mandela devint le premier président noir de l’Afrique du Sud.
Les années à part ont fait des ravages sur leur mariage, et Mme Madikizela-Mandela a également été accusée d’avoir eu une liaison extraconjugale.
Elle a gardé le nom de famille Mandela.
Ses critiques l’ont accusé de continuer à profiter de la marque Mandela.