Le Ghana vient d’annoncer une mise à jour dans la méthode de calcul de sa production économique. En effet, le pays qui calculait son produit intérieur brut (PIB) en utilisant les prix de 2006, se servira désormais de ceux de 2013. La principale conséquence de cette option sera de refléter un PIB plus en accord avec la réalité de l’économie du pays et donc plus élevé que ce que montrent les données actuelles.
Selon Asuo Afram qui dirige le Département de statistiques économiques du Ghana Statistical Service (GSS), cette décision se justifie par le fait que le panier d’activités utilisé pour évaluer l’économie du Ghana a progressé en raison de la mise en place de nouvelles industries. «Nous avons découvert de nouvelles activités dans les secteurs des hydrocarbures, des technologies de l’information et de la communication, de la construction et de l’éducation. Bien que les hydrocarbures fussent déjà intégrés dans l’ancienne méthode, les données ont évolué et l’activité en aval s’est développée. Dans le secteur des TIC, on assistait à une domination de la voix, mais l’usage de la data a beaucoup progressé.», a expliqué le responsable à Bloomberg.
Cette révision s’appliquera également aux données relatives à l’inflation dont l’année de reférence passera de 2012 à 2017. L’évolution des prix a dépassé la fourchette de 6 à 10%, établie par la Banque centrale sur la période allant de 2012 à 2017.
La décision de réviser la méthode de calcul du PIB intervient dans un contexte où, le Ghana devrait connaître une croissance de 8,3%, la plus forte du continent. Le président Nana Akufo-Addo qui s’était engagé à stabiliser l’économie, a annoncé récemment au Parlement que le déficit budgétaire du pays est passé de 6,3% en 2016, à 5,6% l’année dernière.
Une révision de la méthode de calcul pourrait également faire évoluer la place de l’économie ghanéenne dans le classement des nations africaines. La nation qui est actuellement 7ème économie d’Afrique subsaharienne avec un PIB de 45 milliards $ devrait passer devant quelques uns de ses pairs. En 2014, un scénario identique avait permis au Nigéria, au Kenya et à la Tanzanie de voir la taille de leurs économies progresser de 25 à 75%.
Aaron Akinocho