Brazzaville, le mardi 16 janvier 2018, l’année 2017 s’est achevée sous de bons auspices pour le Processus de réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation forestière (REDD+) en République du Congo, avec l’approbation, le 13 décembre à Washington, par le Sous-comité du Programme pour l’investissement forestier(PIF), du Plan d’investissement de la Stratégie nationale REDD+.
En effet, au terme de la première phase du processus REDD+ dite « de préparation », au cours de laquelle les principaux outils de sa mise en œuvre ont été élaborés, la République du Congo a été autorisée à passer à la 2ephase dite « d’investissement » et à la 3e phase dite « de paiement de crédits carbone ». Dans le cadre de la deuxième phase, le Plan d’investissement de la Stratégie Nationale REDD+a été élaboré pour servir de cadre de référence destiné à assurer la mobilisation des investissements nécessaires à la réalisation des projets et programmes.
Il sera mis en œuvre pour la période 2018-2025 et sous-tendu par des programmes habilitants et des programmes géographiquement intégrés. Son élaboration a été financée par le PIF et l’Initiative pour la Forêt de l’Afrique Centrale (CAFI).
« Cette décision ouvre la voie au financement de deux projets soumis par le gouvernement congolais au Programme pour l’investissement forestier, pour contribuer à la réduction de la déforestation et au développement économique des départements de la Likouala et de la Sangha au Nord du pays représentant plus de la moitié de la superficie forestière nationale », souligne Julian Lee, Spécialiste Environnement à la Banque mondiale.
Le premier projet qui s’inscrit dans le cadre du Programme de Réduction des Emissions Sangha-Likouala, prévoit le développement des plantations agroforestières. Il s’agit de la cacao-culture sous ombrages et des associations fruitiers/cultures vivrières, sur des superficies dégradées dans les départements de la Likouala et de la Sangha. Ces départements, qui couvrent 52% de la superficie forestière nationale et plus de 70% de forêts intactes, représentent un enjeu majeur de protection et de conservation. Cependant, le taux de déforestation jusque-là estimé faible dans cette zone a tendance à s’accélérer ces dernières années.
Le second projet sera mis en œuvre dans les Départements du Pool et des Plateaux, qui constituent un bassin d’approvisionnement de Brazzaville en bois énergie, avec l’accompagnement de la Banque africaine de développement. Il développera des plantations agroforestières et de bois-énergie. Ces départements affichent des taux de déforestation parmi les plus élevés du pays, avec respectivement 0,38% et 0,2% de pertes brutes annuelles et une couverture forestière de moins de 17%. Le développement d’activités de production durable de bois-énergie et d’agriculture représente donc un enjeu prioritaire pour les communautés dépendant de ces écosystèmes. Il permettra en outre, d’épargner les petits massifs forestiers et les forêts galeries en proie à la déforestation.
Le Programme d’investissement forestier statuera sur l’enveloppe financière à accorder à la République du Congo lors de sa réunion prévue pour fin février 2018. A cette occasion, il sera annoncé le montant accordé au Mécanisme de financement dédié aux initiatives des populations autochtones, en sigle anglais DGM (Dedicated Grant Mechanism) Congo.
Dans son message de plaidoyer adressé au Sous-comité du PIF, Madame Rosalie Matondo, Ministre de l’économie forestière, a affirmé que « Les populations congolaises, qui ont manifesté leur enthousiasme sur les objectifs poursuivis par le processus REDD+, attendent impatiemment les investissements, dans l’espoir de tirer davantage profit de ce processus à travers la création d’emplois, l’amélioration des revenus et des pratiques agricoles, ainsi que leur meilleure implication dans la gestion durable des paysages forestiers ».
MIATOLOKA Boryce Agapyth
Correspondant particulier de JMI au Congo
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