A l’initiative de l’Association des écrivains de Guinée, l’écrivain Thierno Monènembo a été honoré le vendredi 12 janvier au cours d’une cérémonie conviviale. Organisé dans la salle de conférence du ministère des Affaires étrangères, cet événement a enregistré la présence du gotha de la culture nationale.
Récipiendaire le 22 juin 2017 du prestigieux Grand prix de la francophonie décerné par l’Académie française, Tierno Monènembo a été célébré en ce jour saint du vendredi par l’Association des écrivains de Guinée.
En sa qualité de président de cette Association, Lamine Camara ex ministre et écrivain a souhaité la bienvenue à l’auteur primé par un discours, qui a décrit avec force détails le parcours de mon homonyme.
De g à dr: Pr Niane, Sansy Kaba, Monènembo et Lamine Kamara
Pour la petite histoire, Monènembo et moi avons le même homonyme. Né à Kankalabé, je porte comme lui le nom du chef de canton de Kankalabé, Thierno Saïdou Diallo. Un homme qui s’était lié d’amitié avec mon père instituteur à Kankalabé dans les années cinquante.
Avec clarté et précision, Lamine Camara a campé la personnalité de Tierno Monènembo. Scientifique de formation, il s’adonne à l’écriture avec une réussite déroutante. On apprendra au passage, qu’à l’âge de 22 ans, Monènembo connaîtra l’exil en 1969 au plus fort temps de la révolution d’alors. Une épreuve qui le marquera et contribuera à l’inspirer dans sa production littéraire.
Au fur et à mesure, que je suivais avec une attention soutenue le speech de Lamine Camara, j’étais envahi par un sentiment de fierté et de réconfort. Fierté pour avoir un homonyme célèbre, et réconforté pour la reconnaissance d’un compatriote par son pays.
En effet, il a été souvent souligné chez nous, de rendre hommage de leur vivant à nos compatriotes, qui dans leur domaine d’activité s’investissent pour le pays. A quoi peut bien servir de rendre des honneurs à titre posthume ?
C’est le lieu de féliciter l’Association des écrivains de Guinée pour cette heureuse initiative. Un acte que Monènembo saluera par la satisfaction d’être enfin parmi les siens. En dépit des épreuves qu’il aura endurées et de l’éloignement imposé par l’exil, il n’a jamais renoncé à sa « Guinéité ». Il en était »foncièrement fier ». Un mérite à souligner avec force.L’historien Djibril Tamsir Niane et JMJ à la conférence
Fidèle à ses convictions, Monènembo a affirmé que Camara Laye est le précurseur littérature guinéenne et l’un des pionniers de celle africaine . En regrettant le fait qu’aucune institution, école ou université ne porte son nom. Une remarque élargie aux nombreux auteurs du pays. Monènembo nous est apparu un homme tout heureux d’être revenu au pays et de vivre la vie de ses compatriotes.
Invité de l’émission Littérature sans frontières de RFI, au mois de novembre 2017, il déclarait qu’il avait décidé de rentrer dans son pays, car disait-il, quand l’éléphant vieillit, il revient toujours sous l’arbre où il a grandi.
Une décision pleine de sagesse. Mon cher Homo, tu appartiens désormais au patrimoine national.
Thierno Saïdou DIAKITE pour JMI
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