Depuis le 13 novembre dernier, la Guinée vit une espèce de chienlit rampante, qui ne dit point son nom, mais qui annihile tous les efforts de paix sociale de Conakry à Yomou. Une grève larvée, puis perlée, avant de déborder dans la rue et d’enflammer plusieurs villes du pays.
Si à Kindia, on résiste encore à la tentation de débrayer, à Labé, Mamou, Boké et ailleurs, les enfants ont décidé d’envahir les cités, pour réclamer les cours et le retour en classes de leurs enseignants, en criant leur soutien à l’amélioration des conditions de vie de leurs maîtres.
En effet, depuis quelques trois semaines, l’aile dissidente su syndicat SLECG, sous la houlette de Boubacar Soumah, défie le pouvoir qui, malgré toutes les menaces proférées, malgré les intimidations juridiques, la grève continue à s’étendre son spectre telle une pieuvre enragée.
Aujourd’hui encore, les axes de Nyari Wada, Cosa, Bambéto et Hamdallaye ont encore écumé! Des jeunes munis de cailloux, de lance-pierres, ou quelques fois même de machettes, ont barricadé les artères, mis le feu aux pneus, tandis que des forces de l’ordre épuisées et harcelées par ces enfants, tentaient vainement de les disperser. Une atmosphère de déjà vu, avec des moments fort regrettables de brutalité gratuite.
Pendant ce temps, le pouvoir campe sur sa compréhension de la situation et s’offusque que rares sont ceux qui lui accordent des circonstances atténuantes. Incontestablement, les autorités sont taxées à tort ou à raison, de laxistes et têtues. La pagaille s’est installée sur certains axes routiers de Conakry, où les enfants, des bandits et voyous font la loi. Alors tout le monde fuit la route Leprince, pour se rabattre sur le tronçon Ratoma-Kipé-Lambanyi, entraînant du coup des embouteillages indescriptibles et un lot de stress incroyable.
Si le pouvoir ne change pas de stratégie, ce chaos franchira bientôt le cap du mois!
Momo SOUMAH pour JMI
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