Face au président de la République, ces notabilités du Pool ont fait l’écho des souffrances des populations qui sont confrontées aux problèmes de sécurité et humanitaires. L’implication personnelle, l’indulgence et le pardon du chef de l’Etat suite à la dérive de leurs « fils égarés » ont été sollicités, même si ces jeunes ont semé la terreur et la mort dans certaines localités de ce département.
L’écho des doléances des populations du Pool
Recourant aux paroles saintes face au cycle de violences, Louis Portella Mbuyu, a affirmé qu’« une véritable paix n’est possible que par le pardon et la réconciliation. C’est à ce pardon et cette réconciliation que nous voulons nous atteler».
Dominique Loubassou déroulant le message des sages du Pool s’est aussi inscrit dans la même perspective pour un retour de la paix dans le Pool. A travers ce message, les sages ont tenu d’assumer tous les préjudices causés à la République et ont sollicité le pardon du chef de l’Etat. Il a, par ailleurs, relayé le message du Roi Makoko en six points, demandant aux jeunes égarés d’écouter la voix du sage, afin que cesse de couler le sang dans le Pool. « Déposer les armes et écouter mon message », a dit le Roi par la voix de son envoyé, Dominique Loubassou qui a brandi la menace de celui-ci : « tous ceux qui s’opposent au message du roi affronteront le Nkwembalé »
« Face à cette situation dramatique, les populations du Pool se sentent abandonnées et sollicitent votre implication personnelle, au-delà de tout ce que vous ne cessez de faire pour consolider la paix dans notre pays», a poursuivi l’orateur. Il n’a pas manqué de préciser le souhait des notables de ce département du Congo : « Nous souhaitons que les conditions sécuritaires soient réunies, afin de participer au processus de sortie volontaire des jeunes égarés ». Pour lui, l’observation des signes du temps et par rapport à l’accalmie qui semble régner sur le terrain, « nous constatons que, pour beaucoup d’autres eux, l’heure est à la repentance », a-t-il souligné. Au regard de tout cela, il a sollicité la création des couloirs humanitaires pour la sortie des jeunes et pour leur réinsertion.
Sortir des forêts avec son arme, condition sine qua none
En réponse aux sages et notabilités du Pool, le président de la République a assuré que le gouvernement travaille déjà sur la question : «tout mettre en œuvre pour un retour de la paix dans le Pool».
Pour ne pas guérir le mal sans poser le diagnostic, Denis Sassou-N’Guesso faisant comprendre à ses interlocuteurs les points essentiels, a fait la rétrospection des périodes troubles que le pays a connues entre 1990-2000, en rappelant le caractère récidiviste du Ntumi qui a, le 4 avril 2016, relancé les troubles dans Brazzaville, avant de se réfugier dans le Pool sans justifier ses actes.
Des conditions sont en train d’être réunies pour garantir la sécurité nécessaire à tous les jeunes égarés qui sortiront de forêts avec leurs armes : « Il faut que ces jeunes gens sortent avec leurs armes, même les armes de chasse. Cela ne peut pas être autrement, parce que nous vivons le phénomène de récidive». C’est un nouvel appel que le président de la République a lancé. «L’Etat pourra racheter leurs armes », a renchéri Denis Sassou-N’Guesso, pour qui cette mesure ne doit souffrir d’aucune entorse.
Pour lui, «Ce sont des jeunes égarés par la prédominance d’une certaine secte», aussi a-t-il rassuré les populations du Pool : « Les couloirs seront créés pour qu’ils sortent et qu’ils libèrent les zones rurales. Même les chefs rebelles n’ont qu’à sortir, rien ne leur arrivera, ils ne risqueront rien», a-t-il fait comprendre.
Ainsi, de manière urgente tout se mettra en musique et en harmonie pour réunir tout ce qu’est indispensable au retour de la paix dans le Pool. Il est question de la réinsertion sociale des jeunes égarés ayant demandé leur sortie volontaire. Au demeurant, les chefs de ces jeunes égarés doivent emboiter les pas avec la dynamique qui se mettra en place, en comprenant que la peine de mort a été abolie par la constitution. A l’évidence, la justice, qui existe dans ce pays, se chargera du reste.
Rappelons que c’est depuis le 4 avril 2017, que certaines localités du Pool se sont dépouillées progressivement de leurs habitants du fait de la violence et de l’instabilité, consécutives aux actes de terreur que posaient les miliciens ninjas-nsiloulous de Frédéric Bitsamou, alias pasteur Ntumi.