Tôt ce mercredi matin, des longues files de motocyclistes et d’automobilistes se sont formées devant les stations-services. Chacun attendant son tour chez le pompiste pour se procurer de quelques litres du liquide précieux.
Elhadj Boubacar Diallo, un motocycliste qui attend son tour depuis plus d’une heure commence à s’impatienter, car selon lui l’ordre d’arriver n’est pas respecté.
« Ils acceptent de vendre le carburant mais ils ne le font pas par ordre d’arrivée. Y’en a qui viennent toute suite et sont aussitôt servis, alors que d’autres attendent depuis très longtemps. Il y a trop d’affinités dans leur travail et ça ce n’est pas bon ! Ceux qui s’approvisionnent dans les bidons moyennant 5000 Gnf, partent revendre le carburant très cher au marché noir. Là-bas le prix varient entre 12 et 13 mille francs guinéens », expliqué ce client très remonté.
Cet autre conducteur qui fait la navette entre Labé et Conakry, qui a préféré garder l’anonymat, lui, parle plutôt des conséquences que cette pénurie de carburant est susceptible de produire : « la situation actuelle pénalise tout le monde. Aujourd’hui il y a de nombreux vacanciers qui veulent rallier leurs familles, mais si tu n’as pas de carburant dans ton réservoir tu ne peux pas voyager. Ces élèves vont donc accuser un grand retard à cause de cette rupture. Il y a également des gens qui sont obligés de se déplacer parfois pour des cas d’extrême urgence, mais tout cela ne peut être possible s’il n’y a pas de carburant ! Dommage… « .
Abdoul Diallo à côté de sa bécane, soutient que cette pénurie est liée à la grève des chauffeurs des camions citernes, n’est en rien comparable à une manifestation politique : « Je ne sais pas ce qui motive réellement cette grève des chauffeurs mais, celle n’est pas comme une manifestation politique. Si les conducteurs de ces camions citernes mettent des heures à ne pas travailler, ce sont tous les secteurs d’activité qui sont paralysés. » Monsieur Diallo, appelle les autorités guinéennes à s’impliquer activement pour qu’une issue favorable soit trouvée au plus vite pour le bonheur de tous.
Côté gérants de stations, toutes nos tentatives d’avoir langue avec un d’entre eux sont restées vaines. Alors à qui la responsabilité dans cette crise ? Pour l’heure personne ne semble avoir de réponse à cette question.