A quelques heures de la de la fête de l’Aïd El Kebir, ou fête de Tabaski, la course aux moutons a pris une vitesse supérieure, tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays. 
 
Si les principaux points de vente sont suffisamment ravitaillés en petits ruminants, les prix quant-à eux ont connu une montée vertigineuse par rapport aux années précédentes, ce malgré la stabilité de la monnaie et du prix des produits pétroliers.
 
Cette situation est difficilement vécue par la population qui, en plus du contexte économique du pays, traverse la période de soudure dans sa phase ultime. Se procurer d’un animal avant le jour de la fête et exécuter le sacrifice comme l’a prescrit l’Islam, constitue un véritable défi pour des nombreuses familles musulmanes.
 
Un mouton guinéen (local) se négocie entre 1.200.000 à 1.300.000 francs guinéens contrairement à l’année dernière où les prix tournaient autour de 900.000 francs guinéens. Les moutons venus de la République du Mali sont vendus à plus de 2.300.000 francs guinéens. Le prix du bœuf a également grimpé et se négocie autour de 3.500.000 francs guinéens les plus petits. De nombreux clients rencontrés sur les marchés à bétail jugent que les prix sont assez élevés et accusent les vendeurs de moutons d’être de mauvaise foi.
 
Selon Saïdou Sow, vendeur de moutons au parc de Yimbaya, dans la commune de Matoto à Conakry, la cherté du marché du bétail est due au faible  accompagnement du gouvernement au secteur de l’élevage, et surtout les conditions difficiles d’acheminement du bétail des villages vers la capitale.
 
«Il y a trop de frais à payer sur la route, notamment les frais de dédouanement à la frontière guinéo-malienne, dans la préfecture de Siguiri, sont très élevés sans oublier les différents barrages routiers», s’est lamenté M. Sow.
 
Dans les grands marchés de bétail de Conakry, les moutons se comptent par milliers. Mais, cela ne contribue nullement à fléchir les prix pour permettre aux fidèles musulmans, confrontés à d’autres dépenses liées à l’ouverture des classes, prévue deux semaines après la fête.
 
Avec un Salaire Minimum Interprofessionnel Garantie (SMIG), fixé à 440.000 francs guinéens, de nombreuses familles, frappées par la cherté de la vie, risquent de manquer cette année à cette recommandation divine. Beaucoup attendent le jour-j et aux dernières minutes, pour se procurer un animal dans l’espoir de voir les prix baisser.
 
A noter, que la Tabaski, appelée aussi Aïd El Kebir, qui signifie littéralement « la grande fête », est une fête du calendrier musulman au cours de laquelle le fidèle musulman, qui en a les moyens, immole un mouton en guise de sacrifice.
AGP