En tournée dans son fief de Pita, Bah Oury fulmine contre Cellou Dalein, le leader de l’Union des Forces républicaines, son ex-allié , qu’il accuse de monnayer la vie des militants contre des espèces sonnantes et trébuchantes. Et vraiment, il n’y va du dos e la cuiller.
Au cours d’un meeting tenu dans le quartier Guémé de la préfecture de Pita, l’ancien numéro 2 de l’UFDG a déclaré publiquement que: « Au lieu qu’il mette nos vies comme fond de commerce. C’est la vie des uns et des autres qu’il vend vraiment. On ne s’est jamais mis en cause avec tous ces enfants abattus pendant les marches, on donne à leurs familles un sac de riz et 500,000 francs guinéens. Ensuite on émet des revendications et arrivés à la table de négociation, il signe autre chose, c’est lui (Cellou) qui fait le commerce sur la vie des citoyens. Faisons attention! »
Plus concret, Bah Oury affirme que Cellou Dalein gagne environ 17 millions de francs guinéens par jour! Un calcul certainement basé sur la subvention de chef de file de l’opposition qu’il reçoit, rendue publique depuis les dernières révélations faites à la presse par un responsable du PEDN de l’ex PM Lansana Kouyaté.
C’est vraiment en politique offusqué, en ami déçu et révolté par les actions du président de l’UFDG que Bah Oury s’exprime, la main sur le coeur: « Nous nous sommes trompés de personne, l’on pensait que certains étaient honnêtes. Nous avons pensé qu’on avait le même objectif, défendions les mêmes valeurs mais on s’est rendu compte qu’il cherche l’argent, la richesse! (…) Est-ce que vous entendez un geste du parti en faveur des victimes de marches ou à l’endroit des familles qui ont perdu des proches ? Le parti n’a jamais fait ce qu’il devait faire à l’endroit des victimes!»
Dans sa reconquête politique, Bah Oury a un adversaire connu, contre lequel, il est résolu. Absolument résolu. Il se sent trahi par son ancien parti, surtout par son premier responsable, en la personne de Cellou Dalein Diallo. Les deux hommes se connaissent, et, comme des tortues, savent où se mordre.
Cette guerre fratricide est comme sans fin. Les sages du Foutah n’y ont rien pu, les négociateurs de minuit n’ont plus. Chacun des protagonistes est convaincu de sa raison, jusqu’à preuve du contraire.
Ce qui est loin d’arriver, mais les élections qui s’annoncent, aggravent encore plus l’inimitié entre les deux anciens compagnons politiques.
Momo SOUMAH pour JMI