L’homme à la voix pondérée, au commerce facile, humaniste, courtois, intellectuel au langage châtié, a rendu l’âme dimanche, le 23 juillet 2017 à l’hôpital de l’amitié sino-guinéenne de Kipé à l’âge de 84 ans.
Il a occupé notamment les fonctions de Directeur Général de la SEEG (Société d’Exploitation des Eaux de Guinée) puis de la SONEG (Société Nationale des Eaux de Guinée) en s’y distinguant positivement parce que l’homme avait la mesure de sa mission. Il en avait conscience. Il ne voulait pas entendre parler d’échec.
D’ailleurs, la confiance des partenaires financiers internationaux ne se fera pas attendre en lui. Et, il sera cité en exemple par des institutions comme la Banque Mondiale, du fait « que le schéma mis en place [par lui en Guinée] était nouveau en Afrique et même dans le monde. C’est la raison pour laquelle la Banque Mondiale a incité plusieurs pays à s’inspirer de l’exemple de la Guinée. Il est très rare que la Banque Mondiale apprécie une société mais dans son rapport de 1994, elle a écrit que le schéma guinéen méritait d’être vu. Cette allusion à notre pays fut pour nous un signe d’encouragement. L’impact a été la visite de nombreux pays, dont Haïti, pour voir le schéma guinéen ».
On lui attribuera des sobriquets souvent flatteurs jusqu’au plus haut sommet de l’Etat : « Monsieur Adduction d’eau » ou tout simplement « Monsieur Eau ».
Pour Dr Ousmane Aribot, « l’eau, au même titre que l’électricité et le téléphone, est un domaine sensible du gouvernement parce qu’il touche directement les populations ». Et, vu que cette réalité relève du sensible, « le gouvernement ne voulait pas privatiser ce secteur tout de suite ». Donc, il fallait vaille que vaille relever les défis en essayant de surmonter les obstacles qui se dresseraient devant lui et son équipe car, « le combat contre la pauvreté passe inéluctablement par la distribution d’eau aux populations. Je parle de l’eau sous toutes ses formes : l’eau de boisson, l’eau pour l’agriculture, l’eau pour la production d’électricité ».
Cette prise de conscience doublée de patriotisme qui s’est traduite par des succès est partie d’un constat réaliste de l’homme à l’époque et ce, dès le départ de la mission : « Notre challenge actuel est de fournir de l’eau à tout le monde à Conakry comme à l’intérieur du pays. La croissance exponentielle de la population de Conakry demeure un défi dans la réalisation de cet objectif. En 1985, la population était de 700.000 habitants. En 1993, elle était de 1.300.000. En 1998, cette population a atteint 1.500.000 habitants. A cela s’ajoute le retour de nombreux guinéens de l’extérieur. Nous ne nous décourageons pas pour autant. L’ensemble de la société est motivée par la réalisation de ces objectifs ».
Membre de la relance des activités du Rotary club en Guinée et membre-fondateur du Rotary club « Conakry-doyen », le défunt en sera le président avant d’être past-assistant du gouverneur de district 9100 du Rotary club international. Il est l’artisan principal de la création du Rotaract club « Conakry-doyen ».
Dr Ousmane Aribot a été un membre actif et écouté de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), version 2007.
Ancien professeur d’université et sportif accompli, il a été entraîneur de l’équipe nationale de basket-ball ; ce qui fait qu’il sera président de l’équipe de basket-ball de l’ASK.
Sincères condoléances à sa famille biologique dont sa veuve qu’il avait rencontrée sur les bancs de l’université, à la famille du Rotary club, à ses anciens collaborateurs aussi bien professionnels que politiques.
Prions pour le repos de l’âme de mon tonton, Dr Ousmane Aribot. Que sa dernière demeure soit un lieu éternellement paisible. Amen !
Ibrahima Sylla Ibra pour JMI