Avant tout d’abord, je tiens à féliciter tous les admis au Bac pour leurs succès et j’éprouve un sentiment de tristesse à l’égard de ceux qui ont échoué.
L’interprétation du taux de réussite de cette année 27,35% dépend de l’angle de vue par lequel on l’observe. Pour ma part ce taux reflète exactement le niveau de l’éducation guinéenne. Bien-sûr je ne suis pas entrain de dire que tous ceux qui ont échoué l’ont mérité, mais la plupart d’entre eux n’avaient vraiment pas leurs places dans nos universités.
Les responsabilités
Les responsabilités de ce faible taux se situent à plusieurs niveaux :
– l’État qui s’en fout de l’éducation; Les élèves qui ne se soucient pas de leur avenir; les parents qui ont démissionné dans l’encadrement des enfants et les encadreurs, mal formés qui préfèrent l’argent au détriment de l’avenir des enfants.
Le premier responsable est L’État. Nous sommes dans un pays où les bibliothèques et les points de lectures n’ont jamais existé. Un pays où les enseignants sont recrutés sur les bases des considérations politiques. Un pays où le budget de l’éducation n’atteint pas les 30%. Un pays où les particuliers font leurs lois (écoles privées) sans aucun contrôle du pouvoir. Un pays qui n’a même pas une politique nationale stable sur l’éducation.
Comment voulons nous que ça change si c’est la politique qui guide tout le monde au lieu de l’intérêt général. On donne un budget de 500 millions/mois à un politicien, juste pour qu’il se taise, alors que près de 65% de la population est analphabète.
Les élèves sont les plus grands responsables de leurs propres échecs. Imaginez un élève qui étudie, parce que ses parents le force à la faire.
Imaginez un élève de la Terminale qui ne peut même pas faire réviser un enfant de la 10ème!
Imaginez un élève qui ne se soucie de ses études qu’en classe d’examen. Imaginez un élève de la terminale qui ne peut pas rédiger correctement un texte sans faute.
Imaginez un élève qui ne respecte pas ses encadreurs or la bénédiction a son mot à dire dans le succès d’un élève.
Les résultats de cette année doivent interpeler les candidats ayant échoués, qu’ils se remettent en cause, qu’ils fassent leur propre diagnostic et qu’ils se fixent de nouveaux objectifs.
C’est aussi un message fort pour les futurs candidats, qu’ils sachent que l’heure du sérieux a sonné. Qu’ils se réveillent s’ils dorment encore! Il n y’a plus de repêchage.
Si tu as 10/20, tu es admis, Si tu as 9,99/20 tu as échoué. Pas de notes de cours désormais, donc c’est le bon moment de choisir les bonnes écoles que vous connaissez, si vous en avez les moyens.
Bref, je félicite les admis, leurs parents et le nouveau Ministre de l’éducation. Fini le temps des 45; 50; ou 60% au Bac, Pour y arriver désormais, que chacun joue son rôle (Élèves, État, parents, encadreurs).
En tant qu’élève, je préfère un taux de réussite de 1% qui reflète l’image réelle du niveau de notre enseignement par rapport à un taux de 80% qui représente la médiocrité et qui fait la honte de mon pays.
Ahmed Moussa Koné pour JMI
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