Elle a été conduite sur 8380 ménages à Conakry et dans les 7 régions administratives. 7 650 enfants de moins de cinq ans ont été pris en compte : ils ont été mesurés et pesés afin d’évaluer leur croissance, et des données liées à leur développement global ont été enregistrées. De même, 10 245 femmes âgées de 15 à 49 ans ont été interviewées pour recueillir des informations sur la santé maternelle et infantile, la fécondité, la contraception, l’accès aux mass-médias et l’utilisation des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, la consommation de tabac et d’alcool, la connaissance et le comportement par rapport au VIH-SIDA, leur perception du bien-être ….
Péma Guilavogui, secrétaire général du ministère du Plan et de la Coopération internationale, s’est réjoui de la réalisation de cette importante enquête. En effet, il s’agit de « la première enquête d’envergure nationale post Ebola », qui permettra de suivre les conditions de vie de la population. Mais également « d’évaluer les politiques et programmes notamment dans les domaines de la santé maternelle et infantile et des engagements internationaux de la Guinée tels que le Sommet mondial de l’enfance, les Objectifs d’Abuja de lutte contre le paludisme et les Objectifs de développement durable. »
Une importante innovation a par ailleurs été intégrée à travers l’utilisation de tablettes informatiques. Elles ont facilité la collecte et la transmission des données recueillies sur le terrain, tout en permettant la centralisation instantanée des données et la réalisation du plan d’enquête en un temps record.
Des progrès encourageants
Les résultats de la MICS ont révélé des progrès encourageants dans les domaines de la santé de la mère et de l’enfant. Le taux de mortalité infantile a baissé de 67 à 44 décès d’enfants pour mille naissances vivantes entre 2012 et 2016 ; celui des enfants de moins de 5 ans a également baissé de 123 à 88 décès pour mille naissances vivantes sur la même période. La mortalité maternelle a suivi la même tendance, passant de 724 décès de femmes pour cent mille naissances vivantes en 2012 à 550 décès pour cent mille naissances vivantes en 2016.
D’autres aspects du développement de l’enfant ont également enregistré des progrès. C’est le cas de la santé familiale, l’allaitement, l’alimentation, l’enregistrement des naissances, …. Par ailleurs, les résultats du volet renforcé du paludisme incorporé à la MICS (d’où l’appellation MICS-Palu) méritent d’être notés. En effet, le taux de prévalence des enfants de 6 à 59 mois testés positifs à la goutte épaisse a baissé de 44% à 15% entre 2012 et 2016.
Le représentant de l’UNICEF, Marc Rubin, a pour sa part salué ces « résultats encourageants » qui sont « le couronnement d’efforts communs du gouvernement et des partenaires au développement ». Il a ajouté que « beaucoup d’efforts restent à faire notamment dans la couverture vaccinale, l’accès à l’eau potable et à une hygiène adéquate, la lutte contre l’excision des jeunes filles et l’amélioration de l’état nutritionnel des enfants de moins de cinq ans. »
Pour directeur général de l’Institut national de la statistique, Aboubakar Kaba, ces résultats, certes encourageants, « doivent [toutefois] être consolidés par la poursuite des actions qui ont marché et le développement de nouvelles actions pour la fourniture de services de santé suffisants et de qualité». Il a conclu en indiquant que ces services passent par « la sensibilisation et la disponibilité des produits de santé, et par l’adoption par la population de comportements favorables à la santé. »
L’atelier de présentation des résultats de la cinquième enquête par grappe et à indicateurs multiples (MICS) s’est tenu les 01 et 02 juin 2017 à Conakry. Il a été présidé par le secrétaire général du ministère du Plan et de la Coopération internationale, Péma Guilavogui, en présence du secrétaire général du ministère du ministère de la Santé, du Représentant de l’UNICEF représentant la Coordinatrice résidente du système des Nations Unies en Guinée, et du Représentant adjoint du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA).
Texte & Photos : Kadijah Diallo
Source : UNICEF