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Le Barreau de Guinée est monté au créneau, à travers une déclaration qu’il a fait, lundi, 05 juin 2017, à son siège, à la Cour d’Appel de Conakry, pour dénoncer la férocité qui s’abat sur certains citoyens sous le nez et la barbe des autorités en charge de les protéger sur toute l’étendue du territoire guinéen.

Le dernier cas remonte au mardi, 30 mai dernier, lorsqu’un jeune homme a été pris à partie par un groupe de personnes qui l’a battu, torturé et immolé par le feu devant une foule de curieux, sur la route principale de Lambanyi, dans la commune de Ratoma, en pleine journée.

S’exprimant devant ses confrères, le secrétaire général du Barreau de Guinée, Kémoko Malick Diakité a indiqué, que ces actes de barbarie qui rappellent d’autres du même genre survenus dans la sous-préfecture de Sangardo, préfecture Kissidougou, à Kouroussa et à Siguiri, ont été perpétrés sans que personne, y compris les forces de l’ordre, ne porte assistance aux malheureuses victimes.

Selon lui, c’est dans ce contexte que le Barreau, attaché au respect des Droits fondamentaux de toute personne, quelle qu’elle soit et aux valeurs humaines, rappelle les articles 5 et 6 de la Constitution, qui disposent que : «La personne humaine et sa dignité sont sacrées. L’Etat a le devoir de les respecter et de les protéger».

Tout en ajoutant, que l’être humain a droit au libre développement de sa personnalité. Il a droit à la vie et à l’intégrité physique et morale, nul ne peut être l’objet de torture, de peines ou de traitements cruels, inhumains ou dégradants.

«Le Barreau de Guinée constate que depuis l’indépendance, les populations guinéennes sont habituées à assister, impuissantes, à des spectacles macabres de crimes de tortures et de meurtres commis sur la place publique», a dénoncé le secrétaire général.

Selon lui, le Barreau de Guinée, préoccupé par la multiplication de ces faits qui rappellent une sorte de vendetta, en ce sens que partout en Guinée, des personnes suspectées de vol ou de crime font l’objet de violences inouïes et meurent dans des conditions atroces sous l’œil indiffèrent de tous.

Me Diakité a, par ailleurs, rappelé que les individus qui enregistrent et diffusent ces images de violences sont passibles des dispositions de l’article 281 du Code pénal.

Il a souligné, que le Barreau de Guinée condamne ces violences apparemment tolérées par les pouvoirs publics, qui ne peuvent avoir cours que dans un Etat de non droit, invite le gouvernement à prendre toutes les mesures utiles pour assurer le strict respect de l’ensemble des textes relatifs à la protection des Droits de l’Homme (DH), invite le procureur de la République près le Tribunal de 1ere Instance de Conakry 2, à ouvrir une information judiciaire sur les faits survenus le 30 mai 2017 ; informe l’opinion qu’il se constituera partie civile dans cette affaire conformément aux dispositions de l ‘article 27 de la loi 014 portant réorganisation de la profession d’avocat.

Demande également aux citoyens, de faire preuve de retenue et d’avoir confiance en la justice, invite les forces de l’ordre et de sécurité à assurer pleinement la protection des personnes et de leurs biens en toutes circonstances, tout en exhortant l’Etat à les doter de moyens matériels et logistiques nécessaires à l’accomplissement de leur mission.

AGP