Plusieurs migrants vivants en situation irrégulière en Lybie ont décidé volontairement de rentrer au Pays avec l’appui de l’Organisation des Nations Unies pour les migrations (OIM). 165 migrants sont effectivement arrivés et immédiatement pris en charge par les services de l’OIM Guinée pour faciliter leur réinsertion socioéconomique.
L’Organisme des Nations Unies chargé des migrations aide au retour de 165 migrants guinéens
Le 4 mai 2017, l’Organisme des Nations Unies chargé des migrations (OIM) a aidé 165 migrants échoués en Libye – 152 hommes et 13 femmes – à rentrer en Guinée. Le groupe comprenait cinq mineurs non accompagnés, un bébé et un cas médical. Ces migrants qui ont sollicité l’aide de l’OIM pour retourner volontairement en Guinée, font partie des nombreux guinéens qui vivent en situation irrégulière en Libye, souvent dans des conditions difficiles. Parmi les passagers, 147 ont été détenus au centre de détention de Trig al Seka, tandis que 10 étaient au centre de détention d’Abu Salim, les huit autres logeaient dans des zones urbaines.
Ce vol charter, financé par les Pays-Bas, a quitté l’aéroport Mitiga de Tripoli et est arrivé à Conakry le soir même. L’OIM a effectué des entrevues avant le départ, des examens médicaux et a facilité l’obtention de visas de sortie pour tous les passagers. Les migrants ont également reçu une assistance supplémentaire sous forme de kits, comprenant des vêtements et des chaussures.
Parmi les passagers Mariam*, une jeune femme de 19 ans. Elle explique avoir quitté la Guinée, où elle travaillait comme couturière, il y a presque un an. Elle est arrivée en Libye après un voyage de deux mois à travers la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Niger, voyageant avec deux amies, l’une est morte en Libye. Elle ne sait pas ce qui est arrivé à l’autre. Mariam a été maltraitée par ses employeurs en Libye. Après deux tentatives échouées d’atteindre l’Italie via la Méditerranée, elle a décidé de rentrer en Guinée pour reprendre son métier de couturière. Un autre des passagers, Amara*, 20 ans, a été pris pour cible par des passeurs de la côte de Zuwara, il a reçu une balle à la jambe. Quant à Bamba*, 30 ans, il a payé l’équivalent de 3 000 euros pour traverser le désert. Sur le chemin, il a été kidnappé deux fois et a failli mourir. Aujourd’hui, il souhaite redémarrer sa vie en Guinée.
Les équipes de l’OIM Guinée, du SENAH (Service National des Affaires Humanitaire), des représentants du Ministère des Guinéens de l’Étranger et du Ministère de l’Action Sociale, ainsi que la Croix Rouge, étaient à l’aéroport pour les accueillir. Les migrants retournés ont été pris en charge par l’OIM Guinée qui leur a fourni de quoi se restaurer avant de les enregistrer, et de procéder au profilage de chacun d’entre eux. Ces questionnaires permettront ensuite à l’OIM et à ses partenaires de mieux appréhender le profil des migrants irréguliers, de connaitre les raisons de leur départ, d’avoir une idée sur leur parcours migratoire et des
informations sur leurs conditions de séjour en Libye. Après cette étape de profilage, l’OIM a remis à chaque migrant une petite enveloppe d’un équivalent de 50 €, comme frais de transport pour leur destination finale, en attendant d’étudier leur cas et ainsi pouvoir leur faire d’autres propositions alternatives, pour assurer leur réintégration durable en Guinée. Les migrants retournés résidants à Conakry ont pu rentrer directement chez eux, les autres, originaires des différentes régions de Guinée, ont été hébergés pour une nuitée par le SENAH au Centre de transit de Matam. Ils pourront ensuite rejoindre leur destination finale.
Depuis début 2017, l’OIM Libye a aidé 3 089 migrants échoués à retourner dans leur pays d’origine. Parmi ceux-ci, 601 étaient admissibles à l’aide à la réintégration. Le vol arrivé jeudi dernier est le troisième depuis début 2017 organisé par l’OIM pour des migrants guinéens en provenance de Libye (les deux premiers concernaient 133 personnes). Il s’ajoute aux retours d’autres ressortissants guinéens du Bénin, du Cameroun, d’Egypte, du Maroc et du Niger, également échoués dans leur parcours migratoire.
* Les noms des migrants ont été modifiés pour protéger leur vie privée.