Les citoyens de la ville de Boké, une préfecture située en basse côte guinéenne, manifestent violemment depuis le début de la semaine contre le manque d’électricité dont souffre la cité de la bauxite, il y a déjà plusieurs semaines.
Selon certaines informations, cette pénurie d’électricité dans ladite localité serait due à une panne d’un des transformateurs qui alimente cette agglomération située sur les bords du Rio Nunez, en Guinée Maritime.
Cependant d’autres témoins joints au téléphone par notre rédaction affirment que les manifestants expriment leur ras-le-bol dans un cocktail explosif. Ils dénoncent à la fois le manque de courant, le chomage, la pauvreté, bref toutes sortes de difficultés inhérentes à leurs de tous les jours.
Pour se faire entendre, ils ont donc des barricades tout au long des voies publiques accompagnés des pneus brulés, non contents de tout cela, ils se sont attaqués aux édifices publics en scandant des slogans contre EDG et les autorités gouvernementales !
Après plusieurs heures de manifestations et de heurts terribles, les agents de sécurité de la gendarmerie et de la police de la localité, sont intervenus vigoureusement pour disperser les manifestants au rythme des gaz lacrymogènes, mais les jeunes plus déchaînés que jamais ont bravé les forces de l’ordre pour continuer les saccages.
Des agents de sécurité de Conakry ont été appelés au secours pour maîtriser la situation, mais le déferlement de la colère juvénile ne connaissait point de répit. Après des affrontements musclés et la nuit aidant, un calme précaire s’est installé dans la cité.
Lamine Doumbouya, le préfet de la préfecture de Boké, a déclaré dans l’émission les ‘’Grandes Gueules’’ de la radio privée partenaire de JMI, ‘’Espace FM’’ de ce mercredi, 26 avril 2017 qu’effectivement, les manifestations manifestations avaient repris.
Et le général Mathurin Bangoura, dépéché à Boké en pompie en tant que natif du pays, a failli y laisser sa peau. En officier supérieur, il décrit ce qu’il a vu comme « une atmosphère de guerre civile », qu’il ne peut même pas comparer à la rébellion de Sierra Leone ou du Libéria qu’il avait vécues. Il dit avoir marché 8 km, pour se voir empêché de s’adresser à la foule révoltée. « C’est comme si toute la ville était dans les rue ! », a-t-il reconnu. Mais, il espère réussir à contribuer au retour du calme.
Mais quelle l’origine de ces manifestations ?
L’un des deux groupes électrogènes au niveau de la centrale qui alimente la ville de Boké en électricité qui est tombé en panne. ‘’ Ceci a joué sur la desserte normale en électricité et a suscité la colère de la jeunesse de Boké. Les jeunes sont descendus dans la rue avec des slogans depuis hier nuit, des pneus ont été brûlés, des barricades sont érigés, des jets de pierres. Ils se sont attaqués à certains édifices publics et privés ‘’, a précisé le préfet de Boké.
Une mission des ressortissants de Boké vient d’arriver pour essayer de mettre fin aux violences et trouver un terrain d’entente, explique-t-il ajoutant que : « depuis ce matin, des réunions ont été tenues avec les services de sécurité, les responsables de la jeunesse, la notabilité pour amener chacun à jouer sa partition pour ramener la paix dans la cité ‘’, a déclaré le préfet Lamine Doumbouya.
Enfin, le préfet de la ville de Boké a lancé un appel pressant à toute la jeunesse de Boké afin qu’elle « puisse se regarder en frères ». Pour lui, « C’est à la table de négociation qu’on pourra se comprendre et régler facilement le problème. Les marches peuvent se faire dans la sagesse et dans discipline, mais dans la violence ».
Léon KOLIÉ et Momo SOUMAH pour JMI
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