Historique ! Mémorable ! Ce jeudi 16 mars marque un formidable tournant dans la gouvernance du football Africain. Candidat à un huitième mandat, le Camerounais Issa Hayatou jusqu’alors omnipotent président de la CAF a été battu par son challenger le Malgache Ahmad Ahmad. Ce dernier âgé de 57 ans, a été élu président de la CAF avec 14 voix d’avance sur Issa Hayatou. Relativement méconnu par rapport à son adversaire, Ahmad a déjoué la plupart des pronostics en obtenant un mandat de quatre ans à la tête de la CAF. Cette victoire est ainsi le signe évident d’une nouvelle ère pour l’instance dirigeante du football Africain.
Ancien joueur, entraîneur et ministre de la Pêche de son pays, M. Ahmad, avait axé sa stratégie sur “une transparence dans la gestion” de la CAF et la fin des “pratiques obsolètes”. Relativement méconnu du grand public par rapport à son adversaire Issa Hayatou, Ahmad Ahmad a déjoué les pronostics donnant son adversaire vainqueur.
À 57 ans, cet ancien ministre des Sports de la Grand Île n’est pourtant pas en terrain inconnu. Il était, avant son élection à la tête de la CAF, membre du Comité exécutif de l’organisation qu’il a intégrée en 2013. Souvent critiqué dans sa gestion des affaires de la Fédération malgache de football, Ahmad Ahmad s’est présenté comme le candidat du changement d’un système régulièrement critiqué pour son manque de démocratie. Les promesses de réformes du sénateur malgache ont sans doute réussi à séduire la plupart des dirigeants du football continental qui voulaient un changement à la tête de la Confédération.
Pour ce qui concerne le grand perdant, il ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Agé de 70 ans, en fonction depuis 1988, à la suite du décès de l’Ethiopien Tessema, Issa Hayatou s’est éternisé à la présidence de la CAF contre vents et marées. Avec la complicité de certains présidents de fédération, il avait réussi à s’ouvrir un large boulevard en modifiant les statuts en septembre 2016.
La faveur de cette huitième et dernière candidature, l’on a eu l’impression que Hayatou le manitou du football africain avait pour objectif de mourir au pouvoir. Affaibli par la maladie, il n’entendait pas lâcher prise. Mal lui en a pris, car cette cuisante défaite va lui rester au travers de la gorge. Déchu de sa fonction de président, va-t-il échapper à d’éventuelles poursuites, car le nouveau président promet un audit des comptes de la CAF.
Ce congrès de la CAF devrait servir de signal à tous nos dirigeants Africains, qui veulent s’éterniser au pouvoir. Le continent baigne désormais dans un climat de changement marqué par une aspiration à une meilleure gouvernance. Dans les semaines et mois à venir, nous suivrons avec attention les prochains actes posés par le tout nouveau président de la CAF.
Les chantiers à ouvrir sont nombreux. En dépit du bilan globalement positif de son prédécesseur, Ahmad devra s’employer à hisser le football continental à des performances beaucoup plus concluantes.
Thierno Saïdou DIAKITE pour JMI
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