En marge d’une rencontre, tenue samedi, 04 mars 2017, à Conakry (République de Guinée) sur le climat et les énergies renouvelables, la ministre française de l’Environnement et de l’Energie, Ségolène Royal a déclaré, que «sans le continent africain, sans l’engagement des chefs d’Etat africains, l’accord de Paris sur le climat n’aurait pas lieu», rapporte l’AGP.
«C’est un honneur d’être invitée à cette réunion très importante, très intéressante, que la Guinée a pris l’initiative avec le président Alpha Condé, consacrée à l’articulation entre la question climatique et la question énergétique. Et comme vous le savez, je suis là en tant que la présidente de la COP21. Puisque c’est à la COP 21, en décembre 2015, que les chefs d’Etat africains se sont réunis avec le président de la République Française pour décider de l’Initiative sur les Energies Renouvelables en Afrique avec un engagement des bailleurs, notamment de la Commission de l’Union Européenne (CUE), de mettre dix (10) milliards de dollars sur la table.
Donc, je suis là pour vérifier que les bailleurs tiennent bien leurs engagements et pour rendre service, et aider au démarrage des projets. Je crois que les choses vont dans la bonne direction. Le président Alpha Condé s’est énormément impliqué, c’est lui maintenant qui anime l’initiative des énergies renouvelables en Afrique.
Cet après-midi, il va y avoir des décisions sur un certain nombre de projets qui pourront commencer dès la semaine prochaine avec des appels d’offre, et ensuite sur les 440 projets qui ont été identifiés dans toute l’Afrique, petit à petit, et semaine après semaine, on veut voir les projets décidés, les projets réalisés, les engins de chantiers venir construire ces différents projets dans tous les domaines des énergies renouvelables, puisqu’au bout du compte, c’est la promesse de permettre à l’Afrique d’accéder partout à l’électricité.
Aujourd’hui, c’est le lancement de la phase opérationnelle, c’est-à-dire que nous passons des engagements à l’action. Je pense que ceci mérite d’être félicité et souligné. C’est grâce au travail qui a été fait ici, et le souci du président Alpha Condé d’avoir des décisions opérationnelles, il s’est personnellement impliqué pour que cet après-midi, au CA, pour qu’il y ait des décisions concrètes sur un certain nombre de projets qui vont pouvoir démarrer. Je vais veiller à ce que la CUE apporte des subventions qu’elle a promises, ce qui est fait. La semaine dernière, je suis allée à Bruxelles pour vérifier si ces engagements allaient être obtenus. Donc, aujourd’hui, c’est un processus de quatre (04) milliards d’euros pour des travaux, qui va être lancé. Et par conséquent, c’est la première phase opérationnelle, qui va, ensuite, enclencher les autres projets pour que l’unité indépendante, qui a été créée auprès de la Banque Africaine de Développement (BAD), puisse maintenant prendre le relais, expertiser les projets.
Tous les pays africains vont pouvoir contribuer en apportant leurs projets. Le président Alpha Condé a demandé à tous les pays d’apporter la liste des projets qui sont prioritaires pour eux, pour qu’à partir de cette première phase, les autres projets puissent suivre. Et c’est formidable, puisque cela va créer des emplois là où les projets auront lieu dans l’éolien, dans le solaire, dans les barrages, dans la géothermie, dans la biomasse, dans l’énergie thermique de mer. Donc, le processus étant lancé, je voudrais féliciter tout le travail, qui a été fait ici dans le cadre de l’initiative des énergies renouvelables».
Parlant du partenariat Gabon-Guinée, la ministre française de l’Environnement et de l’Energie, Ségolène Royal a fait savoir : «Et le partenariat entre le Gabon et la Guinée est tout à fait exemplaire, parce que ce sont deux pays qui sont très engagés, et qui ont été les premiers à ratifier l’Accord de Paris sur le climat. Et Paris leur en est très reconnaissant. Ce n’était pas évident à réussir l’accord de Paris, parce que sans l’engagement de l’Afrique, ça n’aurait pas été possible. Le président de la République Française a annoncé une contribution à hauteur de trois (03) milliards d’euros sur les 20 milliards».
Elle a rappelé : «Et comme, j’ai eu l’occasion de le dire à la COP 21, le continent africain subit le réchauffement climatique avec la désertification, la raréfaction de l’eau, la montée de l’eau au niveau des côtes et le problème de baisse d’eau dans les barrages, le problème sur l’agriculture. Donc le réchauffement climatique entraîne des drames et des catastrophes humanitaires, parce que ça crée des difficultés pour l’agriculture notamment et l’Afrique n’est pas responsable de ça. Le continent africain ne produit que 7% des gaz à effet de serre et subit de plus les conséquences du changement climatique».
Elle a précisé : «De nos jours, 37 pays africains sur 54 sont affectés par le phénomène de changement climatique et les communautés insulaires sont les plus touchées. Ce sont les pays industrialisés qui utilisent les énergies fossiles».
Aujourd’hui, il faut de la justice climatique. Et la justice climatique, c’est de donner au continent africain les moyens d’accéder à l’électricité pour développer ses propres productions, notamment l’agriculture, la valorisation des ressources minières, l’industrie, pour accéder à l’électricité et pour faire en sorte que les villes soient durables, c’est notre devoir, c’est notre responsabilité a lancé la ministre française de l’Environnement et de l’Energie. Je crois qu’à la COP 21, les pays du Nord l’ont parfaitement compris. Maintenant, il faut surveiller que les promesses qu’ils ont faites soient tenues», a exhorté Sogolène Royal.
AGP