« L’Amérique d’abord ! » Martelé depuis des mois par le prochain président des États-Unis, ce slogan suggère ce que sera sa politique étrangère. Un mélange d’unilatéralisme — le dédain des accords internationaux —, de brutalité — une augmentation des budgets militaires — et de mercantilisme — la subordination de la plupart des autres objectifs à l’intérêt commercial de son pays. Sans oublier une certaine imprévisibilité…
Ceux-ci, comme s’en aperçoit vite quiconque séjourne dans la capitale, voient des cercles concentriques qui se déploient à partir de la Maison Blanche. Le Canada, le Royaume-Uni et les autres alliés anglophones se situent sur un premier anneau ; les autres membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), le Japon, la Corée du Sud et Israël sur un deuxième ; les partenaires économiques et militaires de longue date, tels que Taïwan, les Philippines et l’Arabie saoudite, sur un troisième ; et ainsi de suite. À l’extérieur de ce système de relations de dépendance se trouvent les rivaux et adversaires des États-Unis : la Russie, la Chine, l’Iran et la Corée du Nord.
Pendant des décennies, la politique étrangère américaine a visé à renforcer les liens avec et entre les pays amis, et à affaiblir ou à isoler les exclus. Parfois, cela a impliqué d’entrer en guerre pour protéger des alliés périphériques par crainte, réelle ou supposée, que les alliés plus proches ne se trouvent en danger.
Copyright © LeMonde /par Michael Klare