Si de nos jours, la lèpre n’effarouche personne, il reste tout au moins un problème de santé publique en Guinée. La trithérapie (l’association de trois médicaments) est actuellement le remède employé pour vaincre cette maladie dans le monde entier.

JMJ Newsroom, 31 Octobre 2005 –  En Guinée, le taux de prévalence de la lèpre varie entre 1 à 2% selon les régions naturelles. Pour ramener à 0,84%, il faudrait une coalition entre les intervenants dans ce domaine. Il s’agit de la Fondation française Raoul Follereau, de l’association guinéenne Raoul Follereau, de l’ordre de Malte, de la Philafricaine, du programme national de lutte contre la lèpre et de l’OMS.

C’est dans ce contexte que le gouvernement guinéen appuyé par ces ONG, a lancé un appel en faveur du dépistage dans toutes les zones d’endémicité. Si le programme national de lutte contre la lèpre en Guinée est le programme le mieux élaboré dans la sous-région, il n’en demeure pas moins que le problème reste au niveau du dépistage à temps. A un moment donné, le programme avait réussi grâce à la trithérapie à guérir les 95% des malades guinéens. Mais des problèmes ont surgi, car on a constaté selon les évaluations menées sur le terrain, que la maladie refait surface. Il y a eu rechute presque partout. Et les nouveaux malades se comptent par cinquantaine. Ce cas malheureux n’a pas permis à la Guinée, d’atteindre ses objectifs qui consistaient à l’élimination de la lèpre en cette année 2005.

Actuellement, la prévalence est de 1 à 2% pour 100.000 habitants. Et on ne parlera d’élimination que si le programme réussit à atteindre 0,84 pour 1000  habitants. Face à cette situation, le programme national de lutte contre la lèpre a élaboré un plan d’action opérationnel (PAO) qui a été accepté par le département de la Santé. Ce plan d’action opérationnel a été soumis aux partenaires au développement. L’OMS et l’Alliance internationale pour l’élimination de la lèpre dans le monde finance en partie ce plan d’action dont le montant n’a pas été révélé à la presse. Dans ce plan d’action, priorité est donnée aux activités de dépistages à temps.

Dans tous les centres de santé du pays, les agents ont été formés au dépistage des nouveaux cas suspects et au traitement à la trithérapie. A cet effet, les agents sont dotés de kits de dépistage et de traitement, de moyens logistiques (vélo et moto) pour sillonner les villages et hameaux des zones réputées inaccessibles en vue de dépister de nouveaux cas et de retrouver les anciens malades.

Un programme de sensibilisation, d’information et d’éducation a été mis sur pied par le département de la santé tout en mettant l’accent sur le dépistage et le traitement de la lèpre d’ici 2 ans. Ce programme consiste à impliquer les élus locaux, les anciens malades et les agents de santé. Avec cette implication, la Guinée pense guérir la moitié des cas et réduire le taux de prévalence à 1% d’ici l’an 2010. Cela se démontre par l’efficacité du programme guinéen par l’engagement des élus locaux et la disponibilité des agents à donner le meilleur d’eux-mêmes dans le cadre de la lutte contre la lèpre. Pour sa part, l’OMS a mis à la disposition de la Guinée, de nouveaux moyens logistiques dans le cadre du suivi et de l’évaluation de la lèpre sur tout le territoire national. Youssouf Chérif Haïdara

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