Les services de protection des végétaux ont montré leurs limites quant à la lutte contre cette maladie végétale.

« Nous avons connu deux invasions de chenilles depuis le début de la saison pluvieuse. La première s’était manifestée sur la végétation sauvage et s’est progressivement étendue sur les tapades. Au cours de celle-ci nous avons fait ce que nous avons pu, car toutes les préfectures de la région étaient touchées », s’est efforcé à expliquer Alpha Oumar Bah, le chef service protection des végétaux et denrées stockées de la région de Labé.

A la question de savoir si des mesures sont entreprises pour freiner la propagation de ces nocives chenilles par son service, Alpha Oumar Bah a répondu : « Les mesures sont d’abord préventives, parce que nous utilisons des fongicides préventifs. Ensuite, au cas où les champs sont attaqués, nous utilisons des curatifs. Actuellement au niveau de la région cette maladie végétale sévit rigoureusement et affecte négativement les producteurs. »

Les agriculteurs espèrent tous voir passer très vite cet épisode car pour beaucoup d’entre eux la saison agricole est terminée. Pour Mamadou Saidou Barry, un des producteurs, profondément déçu, ce sont les effets conjugués du ‘’mildiou’’ et l’absence de réactivité des autorités en charge de la protection des végétaux qui l’ont privé de récolte cette année, ajoutant que ses deux hectares ont été complètement endommagés.

Peut-on espérer éradiquer ces chenilles d’ici l’année prochaine ? Le chargé de la protection des végétaux n’est pas si sûr : « Toutes les chenilles qui n’ont pas été touchées pendant le traitement sont en état de cristallisation. C’est-à-dire un passage en état de cocons de la chenille jusqu’à l’émergence de l’insecte parfait. Cet insecte parfait est un papillon, il est donc volatile. Il va faire la copulation, se reproduire. La reproduction de ce papillon, c’est entre 250 et 300 œufs par chenille. La reproduction est très rapide. Donc, c’est dire que nous nous attendons encore à une plus grande invasion l’année prochaine », prédit le chargé régional de la protection des végétaux et denrées stockées de Labé.

A signaler qu’à l’apparition de cette espèce de chenilles en 2011, une équipe avait été dépêchée de Conakry par le service national de protection des végétaux pour la préfecture de Mali, le foyer le plus actif d’alors pour tenter de remédier à la situation. Cette dernière a collecté des échantillons pour Conakry et avait annoncé les résultats des analyses dans deux semaines mais rien n’avait été fait. Pendant ce temps, les agriculteurs eux voient leurs efforts et tous les sacrifices qu’ils ont consenti se consumer.

BALDE Ibrahima Fodoué

Correspondant de JMI en Moyenne Guinee