Des Guinéens terrés chez eux, des manifestants abandonnés à eux-mêmes, des membres du FNDC confinés par les forces de l’ordre, ou absents de leurs propres faits, comme dénoncé par nos confrères de la Radio Espace, affirmant ne pas avoir vu d’autres leaders dudit front sur le terrain.

Le bilan de ces manifestations est toujours l’objet de chiffres variant entre  2 morts pour le gouvernement et  5 voire 7 morts dont un agent des forces de sécurité, des statistiques qui varient selon les sources gouvernementales ou celles de l’opposition. Entre les coups de feu et les gaz lacrymogènes, les Guinéens ont vécu une deuxième éprouvante journée.

La ville vit en deux séquences : l’axe de Cosa-Bambeto-Hamdallaye toujours asphyxié par une latente tension, avec de sporadiques coups de feu de sommation, quelques restes de pneus brûlés, de bitume en fusion ou de barricades cassées… De l’autre côté, l’axe de l’autoroute Fidel Castro ou de la grande route du Niger, avec de téméraires citoyens fonctionnaires, marchands et taximen ou taxi-motards qui tentent de redonner vie à la cité… L’axe Kipé-Bambéto, passant devant la RTG et l’ambassade des USA commence à frémir avec quelques véhicules qui s’y aventurent…

En ce troisième jour du déclenchement des manifestations par le Front National pour la Défense de la Constitution, Conakry semble reprendre vie…par essoufflement ! Pour des citoyens qui vivent en dessous du seuil de la pauvreté, en effet, la vie est un combat quotidien. Quand on vit au jour le jour, difficile bien souvent de tenir plus de 72 h de mouvement social, où les activités commerçantes sont inexistantes.

Le risque d’un tel mouvement qui n’a point de date limite fixée par les organisateurs, c’est l’épuisement, la fatigue populaire face aux réalités quotidiennes.

Le FNDC attend la satisfaction totale de ses exigences, mais a-t-il vraiment réfléchi à la stratégie de sortie de crise, pour ne point passer les intérêts populaires par pertes et profits ?

 

Pivi BILIVOGUI pour JMI

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