Dr Mamady Balla Camara, économiste, gestionnaire, inspecteur d’État à la Présidence de la République et professeur d’université ancien inspecteur des finances, a accordé cette semaine une interview exclusive à notre rédaction. Certains sujets relatifs aux questions économiques du pays comme le bilan 2018  de l’économie guinéenne et ses perspectives pour 2019… 

JustinMorel.info : Quel bilan, faites-vous de l’économie guinéenne  en général pour l’année 2018 ?    

Dr.Mamady Balla Camara : Pour parler de la situation de n’importe quelle économie, il faudrait identifier ce qui a marché et ce qui n’a pas marché. il s’agit de présenter d’abord le contexte dans lequel le pays a évolué. Ceci va peut-être décliner un certain nombre d’idées de la fonctionnalité de l’économie ou  de sa non fonctionnalité.

Par rapport à l’année 2018, la Guinée a été d’abord confrontée  à un certain nombre de mouvements sociaux notamment, la grève des enseignants qui a eu des conséquences réelles sur la masse monétaire. Puis un deuxième aspect, avec la réalisation du barrage hydro-électrique de Souapiti et avec le grand chantier de Kaléta qui ont ouvert pesé ainsi que les rénovations exceptionnelles. Mais, tout passe surtout par une situation économique très propice par rapport aux finances de l’Etat. Il faut reconnaître d’après le premier rapport de l’augmentation des salaires des enseignants au mois de mars dernier, a conduit à une augmentation de la masse salariale de 55 milliards Gnf par mois. L’économie sera un peu défaillante avec des corrections exigées par les  institutions de Bretton Woods, visant à réduire partiellement les subventions, où l’État cédait plus de moyens ou de recettes par rapport à certains pays voisins, notamment pour le gaz, le pétrole et d’autres biens auxiliaires…Tout cela a amené  à l’économie à patiner. Mais pour un pays comme la Guinée 10,37 milliards Gnf de PIB et qui a des recettes intérieures relativement faibles, il faut savoir faire des choix judicieux.

JustinMorel.info : Certains acteurs politiques et de la société civile ont laissé entendre que la réduction du prix du carburant à 9500 fg à la pompe demeure et reste insignifiant ?    

 Dr Mamady Balla Camara : Qu’est-ce que les gens appellent « insignifiant »? vous savez quand vous voulez faire une comparaison des prix, il faut tenir compte des indices, des constituants d’un pays. Le premier volet, c’est quand vous dites que c’est  insignifiant, ce que 1 dollars coûte 9500 Gnf, ça veut dire que nous sommes entrain de vendre le litre d’essence en République de Guinée à 9500 Gnf; pour un taux d’inflation de 8,2% ! A ce que je sache quand vous avez à faire une ligne directive de cette sorte, vous devez vous demandez quel est l’impact du coût, à le comparer à d’autres pays. Est-ce que le pétrole coute 1dollars au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Mali ou ailleurs ?…

Mais en terme de comparaison, ne prenez pas 500 Gnf comme tel, mais  500 Gnf, moi je traduis en tant que économiste 500 Gnf pour 10 mille. Vous avez 500 mille francs guinéens. Si vous avez 100 litres vous avez 50 mille francs d’économisés.

JustinMorel.info : Quelles perspectives pour l’économie guinéenne en 2019 ?

Dr Mamady Balla Camara :  Vu le comportement des finances de l’Etat, le gouvernement a pris plusieurs initiatives depuis l’arrivée du premier ministre Ibrahima Kaossory Fofana, à la tête de la primature. C’est donner la  priorité au développement, à la décentralisation à la base.

L’innovation est de créer un fonds d’investissements pour les communautés rurales pour qu’elles  puissent se développer. C’est déjà un pas qui dépend grandement d’une masse financière que l’Etat doit désormais relocaliser vers les communautés à la base pour leur développement.

Un deuxième souci, c’est notre réseau routier dégradé. Il faut le rétablir pour que les transactions économiques se fassent plus aisément par les vaisseaux  sanguins que sont les routes, comme le sang dans le corps humain. Pour que l’économie se porte bien, il faut un réseau routier très fiable. Ce qui reste  clair, c’est qu’aujourd’hui, on a loué les fonds pour une capacité pour les bitumages des routes comme Forécariah, Koundara et Lola.

Une autre action que le gouvernement a entreprise, c’est la restructuration du système éducatif, que le gouvernement va dévoiler prochainement par rapport à la hiérarchisation des classes à l’enseignement superieur, aux classifications et aux salaires des enseignants du corps supérieur. Ainsi que ceux du collège et du lycée. Il y aura une répartition fondamentalement remarquée après le tri du contrôle d’État, que nous sommes entrain d’effectuer. C’est déjà important, il y aura aussi d’autres secteurs prioritaires qui seront ciblés comme le secteur de la santé, de l’éducation et l’enseignement technique, qui seront les priorités que le gouvernement va annoncer pour amener à ce que l’économie guinéenne se portera mieux.

JustinMorel.info : De l’espoir en vue… ?

Dr.Mamady Balla Camara : J’invite le peuple de Guinée à rester uni et solidaire comme notre constitution l’indique, de ne pas partir dans la bataille de la gouvernance… C’est le peuple qui demeure. Ce qui n’est pas profitable pour l’État, même si c’est en deux jours de rentabilité qui va permettre à d’autres guinéens de profiter demain, je crois que c’est bon. l’Opposition, la Mouvance et la Société civile doivent  comprendre que c’est la Guinée qui compte après tout.

Interview réalisée par Léon Kolié pour JMI

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