La mise en place des conseillers communaux et des maires dans les différentes communes du pays n’a pas fini d’étonner l’opinion nationale et internationale. Tous les moyens sont bons pour se faire élire : violences, manipulations, confrontations ethniques sur fond d’autochtonie, trahison, corruption, gangstérisme, pots-de vin, etc. La Guinée n’a décidément pas fini de faire parler d’elle au singulier…

Après l’invraisemblable retournement de situation à Kindia, qui a favorisé un candidat, par des accords politiques qui violent manifestement les lois de la république, la tactique est tout autre : selon certaines allégations, ce sont les « espèces sonnantes et trébuchantes » qui « ont parlé » comme on dit dans le langage populaire.  Les failles et les pesanteurs sociales qui ont porté l’octogénaire Mamadouba Bangoura de l’UDG, à la tête de la mairie de Kindia, et les violences qui ont suivi, démontrent à suffisance l’inanité de l’action des démocrates guinéens.

La politique du plus offrant

Par exemple, selon des révélations à visage découvert, de l’ancien maire de N’Zerekoré Cécé Loua, candidat de l’UFR, il aurait remis cinquante millions de francs guinéens au président du parti GRUP de Papa Koly Kourouma, pour soudoyer, Abdoulaye Kourouma, président du parti RRD, afin que lui donne les votes de ses autres conseillers pour l’élection à la mairie de N’ Zérékoré.

Selon Cece loua, Abdoulaye Kourouma, président du parti RRD a reçu l’argent et a refusé d’obtempérer « Ils m’ont trahi. Le matin, ils étaient avec moi, la journée avec l’UFDG et le soir, ils ont signé un accord avec le RPG » a-t-il déballé sur une radio privée de N’Zérékoré, précisant que Papa Koly est en train de mener des démarches pour récupérer les « pots-de-vin » remis au président du RRD.

Les mêmes pratiques se poursuivent presque dans toutes les communes rurales ou urbaines du pays, où des politiciens sans vergogne usent de tous les subterfuges pour s’offrir des conseillers électeurs élus qui s’offrent au plus offrant, afin de contrôler les mairies même si, à la base, leurs partis n’ont jamais recueilli le suffrage légal pour prétendre au poste de maire.

On aura tout vu

Avec l’installation des exécutifs communaux, on aura tout vu. De bout en bout. La Guinée poursuit son chemin irréductible vers la singularité. Malgré les neufs incroyables longs mois de retard enregistré dans l’installation des élus communaux, la signature d’un accord qui met à mal le principe fondateur même d’une consultation électorale, on arrive au final malgré tout avec un tableau sombre : tissu social en lambeau, morts d’hommes, violences physiques et verbales, dégâts matériels importants, intimidations tous azimuts, et corruption à ciel ouvert…

Quel gâchis!

Mamadou Aliou DIALLO pour JMI

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