Le Maouloud a été officiellement célébré le jeudi 30 novembre en Guinée comme dans la plupart des pays à confession musulmane. Sa date correspond au 12 eme jour de Rabîcul Awwal (troisième mois du calendrier Hégirien) qui correspond, d’après certains savants musulmans au jour de la naissance du prophète.  C’est une célébration religieuse marquant, selon certains érudits, la naissance du prophète, elle est l’occasion pour certains courants religieux musulmans de magnifier la piété, la grandeur, la noblesse, etc… du saint prophète Mohammed (PSL) qui, à travers sa venue et le message qu’il porte représente une miséricorde pour l’humanité.

À Conakry comme dans les villes de l’intérieur du pays, le département des affaires religieuses a mis les bouchées doubles, pour perpétuer cette tradition qui reste ancrée dans les mœurs des Guinéens, malgré les divergences entre les courants « tidjananites » et « salafistes » ou « wahhabites », qui entourent  sa célébration en Guinée, et dans les autres pays musulmans, le maouloud est célébrée dans le pays avec ferveur.

Les premiers croient dur comme fer que célébrer le maouloud est une occasion pour magnifier la sagesse, la grandeur, la noblesse du caractère du prophète à travers sa prophétie, sa vie, ses œuvres et la promesse et le message de miséricorde qu’il porte pour l’humanité. C’est une occasion pour une frange de prouver leur amour pour Mohamad (PSL) envoyé par Dieu en guise de salut pour l’humanité.

Pour les « tidjanites »  comme au Sénégal ou les « chiites » en Iran, qui sont des courants religieux qui admettent que les pieuses personnes peuvent servir de guides religieux dans la pratique du culte, en y introduisant ou prescrivant des pratiques religieuses dans l’espoir d’atteindre la piété, la célébration du maouloud est un impératif.

Pour les seconds, le fait que sur la base des hadiths, cette célébration n’ait été recommandé ni par le prophète, ni par ses compagnons, trois génération après son rappel à Dieu, pose problème. Se basant sur un hadith du prophète qui réfute toute adoration n’émanant pas du Coran, de sa recommandation ou de ses actes, les « salafistes », qualificatif donné au courant qui a pour principe de se conformer uniquement aux recommandations du prophète et de ses compagnons et, à défaut, à la jurisprudence, rejettent en bloc la célébration du maouloud.

Cependant, beaucoup de savants  musulmans issus de plusieurs écoles de pensées contestent la date à laquelle le Maouloud est célébré, déclarant qu’aucun récit faisant partie des récits certifiés comme authentiques ne rapporte avec exactitude la date à laquelle le prophète Mohammed est né. Et les récits non authentiques qui la rapportent sont divergents.

Par contre, estime-t-ils, la date de la mort du prophète correspond étrangement à la date à laquelle le Maouloud est célébrée. Pour les opposants au Maouloud, la date de la mort du prophète ne fait l’objet d’aucun doute. Des hadiths (récits) authentiques l’ayant rapportée, avec une chaîne de transmission certifiée  crédible. Ils s’interrogent alors de savoir si c’est la naissance ou la mort du prophète qui est célébrée.

Le second argument de ceux qui ne fêtent pas le Maouloud, est de dire aussi qu’aucun compagnon du prophète ne l’a célébré après lui, lui-même ne l’ayant jamais fêté, car selon eux, aucun récit ni authentique, ni non authentique ne le rapporte. C’est d’ailleurs partant de cette base que la législation islamique ne reconnaît pas la célébration d’anniversaire, les principes de la pratique du culte musulman étant basé sur les textes (Coran et les hadiths mettant en exergue la vie du prophète avec une interprétation au sens global et élargi). Ils accusent donc certains chiites d’être à l’origine d’une innovation qui a commencé en l’an 6 de l’hégire.

En somme, ce qui ressort de tout cela ces clivages, c’est que la pratique du culte qu’il soit musulman ou chrétien ou juif nécessite indéniablement le savoir pour ne pas tomber dans un suivisme aveugle.

D’après les propos du prophète rapportés dans un hadith Dieu dit : « Connaissez- Moi avant de M’adorez, si vous ne Me connaissez pas comment pouvez-vous M’adorer ? » interrogent-t-ils les croyants, les incitant à la recherche du savoir.

Mamadou Aliou Diallo pour JMI

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