Fitch Ratings a maintenu la notation ‘AAA’, avec perspective stable de la Banque africaine de développement (BAD) et lui a accordé sa notation sur le court terme ‘F1+’ (grade ‘meilleure qualité’, dénotant une capacité exceptionnellement forte à respecter ses engagements financiers).

Dans une déclaration publiée le 4 août, l’agence fait savoir que la notation ‘AAA’ s’explique principalement par le soutien très solide accordé par les actionnaires de la BAD, qui vient relever de trois crans la notation intrinsèque de la Banque.

« La BAD bénéficie du ferme soutien de ses 80 États membres qui comprennent 26 pays non africains jouissant d’une cote moyenne de qualité élevée. Le capital exigible souscrit par les États membres bénéficiant d’une notation ‘AAA’, dont les plus importants sont les États-Unis, l’Allemagne et le Canada, représente 21 % du total. À la fin 2016, il couvrait entièrement la dette nette de la Banque, étayant l’évaluation ‘aaa’ afférente à la capacité des actionnaires à soutenir la Banque », poursuit le communiqué.

Le rapport souligne également la forte propension des États membres à soutenir la Banque en cas de nécessité, comme l’ont démontré les augmentations antérieures de capital et le rôle important joué par la Banque dans le financement de la région africaine.

Dans son évaluation, Fitch maintient qu’une croissance rapide des prêts alloués par la BAD au cours des deux dernières années s’est traduite par une augmentation rapide de son endettement, tout en faisant ressortir les précisions de la Banque qui ont expliqué qu’à défaut d’indications claires sur une possible augmentation de capital au cours des deux prochaines années, ils n’auront pas d’autres choix que de freiner la croissance des montants prêtés afin de préserver les métriques de solvabilité de la Banque.

Le rapport ajoute par ailleurs que si aucune augmentation de capital n’est approuvée d’ici à 2019, la dette ne sera pas entièrement couverte par le capital exigible par les pays jouissant d’une notation « AAA ». Cette situation mettra une grande pression sur l’évaluation de soutien très solide relevé par Fitch et donc sur la notation d’émetteur à long terme de la BAD.

Fitch affirme que le profil de risque relativement élevé des emprunteurs est atténué par le statut de créancier privilégié (SCP) dont bénéficie la Banque par rapport à sa détention de dettes souveraines.

Fitch évalue les liquidités de la BAD à ‘aaa’, ce qui reflète une excellente couverture de la dette à court terme par des avoirs liquides (2,9 x). Toutefois, Fitch note que la part du portefeuille investi en titres et en placements notés ‘AA –‘ ou plus (83 % en 2016) baisse, même si sa qualité est toujours évaluée comme excellente. Fitch comprend que la direction de la Banque entend rééquilibrer le portefeuille des actifs de trésorerie afin d’augmenter la proportion d’actifs notés « AA – » et au-dessus. Cela permettra de soutenir l’évaluation de Fitch relative à la solidité du soutien dont jouit la Banque, étant donné le poids des liquidités de qualité dans le calcul de la dette nette.

« L’ajustement du cran ‘-1’ à la solvabilité de la BAD découlant de notre évaluation de son environnement des affaires reflète l’environnement très risqué dans lequel la banque opère », mentionne le rapport, tout en notant que la plupart des pays africains sont classés parmi ceux à faible revenu par la Banque mondiale. Le revenu moyen par habitant et la notation moyenne des États membres sont les plus faibles de toutes les banques multilatérales régionales de développement. Pour l’Afrique, il s’y ajoute un niveau de risques à caractère politique élevé sur un plan global.

Commentant la notation, la vice-présidente par intérim des Finances, Hassatou Diop N’Sele, a déclaré : « Nous nous félicitons de la confirmation par Fitch de la note AAA de la BAD, avec une perspective stable. La Banque améliore de manière marquante et positive la vie de centaines de millions d’Africains, tout en préservant son intégrité financière. Le Top 5 constitue notre réponse à la nécessité d’accélérer et d’amplifier le développement de l’Afrique pour atteindre les Objectifs de développement durable assignés au continent. Ce programme comprend cinq domaines prioritaires clairement définis (à savoir l’énergie, l’agriculture, l’industrialisation, l’intégration et le développement du capital humain) et bénéficie du ferme soutien de nos actionnaires. La BAD continuera à maintenir l’équilibre entre la pleine efficacité de sa mission de développement et la préservation des intérêts de ses parties prenantes ».

Contacts :
Hassatou Diop N’Sele, vice-présidente par intérim, chargée des finances, h.nsele@afdb.org