Alors que les élèves et les parents d’élèves ont toujours du mal à digérer les résultats catastrophiques du baccalauréat unique cette année (seulement 27,15  % d’admis), le ministère en charge de l’enseignement pré-universitaire a pris la décision lundi dernier,  de ne pas orienter les étudiants dans les institutions d’enseignement supérieur privées pour l’année universitaire 2017-2018.

Selon le patron de l’enseignement pré-universitaire, Ibrahima kalil Konaté, les 23.656 admis de cette année seront exclusivement orientés dans les universités publiques. Mais la coïncidence et le rapprochement des événements laissent perplexe et suscitent des interrogations.

En effet, beaucoup d’observateurs commencent déjà à faire le lien entre ce faible taux de réussite et la volonté du ministère de réduire les effectifs dans les institutions d’enseignements privés.

Pour la simple raison que l’État a de plus en plus de mal à respecter ses engagements contractuels avec les universités privées, qui chaque année à travers le CRESUP (chambre représentative de l’enseignement supérieur privé), paralysent l’année universitaire pour réclamer le paiement de la subvention et des arriérés qui leur sont dus.

L’année 2017 a été une année particulièrement marquée par des tensions entre le département de l’enseignement supérieur et le CRESUP, sur les questions du recensement biométrique concernant l’effectif réel des étudiants dans les universités privées, mais aussi la grève du CRESUP qui a fortement paralysée l’enseignement supérieur.    

L’on se demande si les bacheliers de cette année ne sont pas des victimes collatérales de cette guéguerre entre l’État et le CRESUP. Déjà, si cette décision est entérinée, les universités privées pourraient se retrouver dans une situation inconfortable, parce que malgré toute la tension qui règne entre les deux camps, chacune des parties a besoin de l’autre pour exister et fonctionner de façon pérenne.   

Cependant, si elles ne résolvent pas tous les défaillances du système éducatif guinéen, ces mesures  pourraient avoir pour effet de requalifier le niveau de l’enseignement supérieur en Guinée.

Pivi Bilivogui pour JMI

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